Consultation publique sur « l’amélioration du transport ferroviaire transfrontalier », organisée par la Commission des affaires européennes et des questions relatives au Conseil Parlementaire Interrégional du Landtag de Sarre à Sarrebruck

8 octobre 2020- En ligne

Le secrétaire général de l’IGR a participé à cette consultation en ligne animée par la présidente de la Commission, Helma Kuhn-Theis.

Une délégation française de maires et de présidents d’intercommunalités, emmenée par Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle, y a participé, ainsi que Evelyne Isinger Conseillère régionale du Grand Est déléguée au transport transfrontalier.

C’était une nouveauté qu’une délégation française soit présente lors d’une consultation publique du Landtag.

Cette consultation publique a eu lieu en présence des membres sarrois du Conseil Parlementaire Interrégional ainsi que des membres de la Commission de l’économie, du travail, de l’énergie et des transports du Landtag.

Le nouveau Consul général de France à Sarrebruck, Sébastien Girard, était également présent.

Par ailleurs des experts d’Allemagne et de France avaient été invités à formuler des commentaires par écrit.

Le Landtag de Sarre est le parlement régional du Land de Sarre. Il se compose de 51 députés.

Il a deux missions :

·       pouvoir législatif ;

·       contrôle du gouvernement du Land.

Comme dans tous les régimes parlementaires démocratiques, plusieurs commissions sont les organes essentiels du fonctionnement quotidien  pour l’élaboration des politiques.

 

Le Conseil Parlementaire Interrégional a été créé le 16 février 1986 par les présidents des assemblées parlementaires des régions qui composent la Grande Région, à savoir : la Lorraine, le Luxembourg, la Rhénanie-Palatinat, la Sarre et la Wallonie et, depuis 2007, la Communauté Française de Belgique et la Communauté germanophone de Belgique.

Objectifs

  • promouvoir le rôle économique, social et culturel de la Grande Région au travers d’étroites coopérations entre les différentes régions,
  • contribuer à une perspective de coopération transfrontalière dans les domaines de compétences des différentes régions.

Sa présidence est assurée à tour de rôle par chacune des Assemblées membres et suit la rotation établie au niveau du Sommet de la Grande Région. Depuis le 1er janvier 2019, Stephan Toscani, Président du Parlement de la Sarre, exerce la présidence du CPI pour les années 2019 et 2020.

Les membres du CPI se réunissent deux fois par an en séance plénière pour discuter de sujets en relation avec la coopération transfrontalière et adopter des recommandations qui lui sont soumises par les commissions de travail et sont communiquées aux Exécutifs.

Commissions

Ses travaux sont préparés dans six commissions thématiques. Chaque Assemblée préside une de ces commissions :

  • Commission 1 : Affaires économiques
  • Commission 2 : Affaires sociales
  • Commission 3 : Transports et communications
  • Commission 4 : Environnement  et agriculture
  • Commission 5 : Enseignement, formation, recherche et culture
  • Commission 6 : Sécurité intérieure : protection civile et services de secours

Après avoir remercié l’ensemble des participants présents, Helma Kuhn-Theis rappelle l’accueil au Landtag du Président Weiten le 16 janvier 2019 et souligne l’importance du renforcement de la coopération transfrontalière, en particulier avec le Département de la Moselle, dans le contexte de crise sanitaire.

Elle insiste ensuite sur l’enjeu du transport ferroviaire transfrontalier pour les habitants et le levier que représente le Traité d’Aix la Chapelle.

            Patrick Weiten, Président du Département de la Moselle, après avoir cité Jean Monnet (« L’objet final est d’éliminer les barrières entre les peuples d’Europe ; il est de réunir ces peuples en une même communauté.  » Discours de Strasbourg, 15 juin 1953) souligne le droit fondamental qu’est celui à la mobilité, sérieusement écorné lors de la crise sanitaire.

Il rappelle la situation de carrefour du département de la Moselle et souligné la dimension multi-échelles des enjeux de la mobilité transfrontalière (de proximité avec les voisins, dans chacun des versants de la Grande Région, entre régions transfrontalières au cœur de l’Europe,  entre ces régions et les grands centres européens) qu’il faut appréhender dans une vision globale et systémique.

Il évoque ensuite la perspective du nombre croissant de travailleurs frontaliers au Grand-Duché de Luxembourg qui nécessitera une forte augmentation des capacités des trains sur la ligne Metz Luxembourg et risque , malgré le renforcement de la ligne prévue de la ligne Metz Forbach Sarrebruck, d’aboutir à l’enclavement de certains territoires, en particulier en Moselle Est, si une liaison ferroviaire directe Sarrebruck Luxembourg via Bouzonville n’est pas envisagée.

Il précise que côté français, vingt-quatre communes concernées par le passage de cette ligne ont délibéré pour ce projet, tout comme les communautés d’agglomération du Val de Fensch et de Portes de France-Thionville ou la Communauté de communes de l’Arc Mosellan.

             « Cela permettrait de corriger un déséquilibre est-ouest à l’intérieur de la Grande Région. Les infrastructures ferroviaires [utilisées à ce jour uniquement par le fret] existent. Il n’y qu’à mettre des trains dessus. Ce projet indispensable au développement de nos territoires sera un symbole fort de notre coopération », plaide Patrick Weiten, qui annonce vouloir le faire inscrire dans le futur plan État-Région d’ici décembre et se félicite de l’accord du Président de la Région Grand Est Jean Rottner, le 26 septembre dernier au congrès des maires de Moselle, pour lancer une étude de viabilité, de fréquentation et de coût.

Il appelle aussi le Grand-Duché de Luxembourg à soutenir ce projet.

En écho Armel Chabane (Président de la Communauté de Communes des Trois-Frontières) et Pierre Lang(Président de la Communauté de Communes de Freyming-Merlebach) soulignent une occasion unique de désenclaver leurs territoires et de les « replacer au cœur d’une belle dynamique » entre Sarre et Luxembourg.

 

En conclusion de cette première séquence, Helma Kuhn-Theis remercie chaleureusement le Président Weiten ainsi que  les autres élus français et appelle aussi le Grand-Duché de Luxembourg a rejoindre ce projet.

 

            Pour la Région Grand Est, qui a la compétence pour les transports régional de voyageurs, Évelyne Isinger, conseillère régionale déléguée au transport transfrontalier confirme que  « La Région n’est pas fermée à une étude dont les modalités sont à définir ».

Elle présente ensuite les priorités de la Région Grand Est en matière ferroviaire en évoquant l’urgence extrêmement couteuse de résorber les goulots d’étranglement (Metz-Luxembourg ou le Nord-Alsace) et de remettre en état le réseau, mal en point, des lignes capillaires existantes.

Lors des échanges qui suivent, les participants allemands insistent sur cette liaison Sarrebruck Luxembourg via Bouzonville et Thionville qui serait plus incitative que l’actuelle via Metz ou Trèves.

Il précisent que :

  • la Deutsche Bahn (l’équivalent de la SNCF en Allemagne) se dit prête à étudier le dossier, qui nécessite la construction d’un ouvrage d’art et l’électrification de la ligne côté allemand. Elle a signé avec le ministre fédéral des transports allemands un accord sur 86 milliards d’euros d’investissements jusqu’en 2030.
  • Sarre et Moselle ont demandé que ce dossier soit inscrit dans les projets prioritaires à examiner par le Comité de coopération transfrontalière issu du Traité d’Aix la Chapelle.
  • cette liaison permettrait aussi de mieux desservir la ville industrielle et le bassin d’emploi de Sarrelouis, qui accueille 15 à 25 % du flux total de frontaliers du Land de Sarre.

Ils expriment aussi leur étonnement devant la complexité de l’organisation administrative française qui leur parait ne pas faciliter la prise en compte de ce projet.

Avant de clore la séance Helma Kuhn Theis remercie chaleureusement l’ensemble des participants et intervenants. 

Pour aller plus loin : 

Le diaporama qui a servi de support à l’intervention d’ Évelyne Isinger, conseillère régionale Grand Est  déléguée au transport transfrontalier

Audition Région Grand Est Commission Landtag Stratégie ferroviaire et projets prioritaires

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Conférence Franco – Allemande en ligne : l’impact du Covid-19 sur les transports et les nouvelles mobilités (Inspire Metz en partenariat avec le WTC Metz-Saarbrücken et Behr Consulting) 25 juin 2020

Inspire Metz|e-conférence| 25 juin 2020

« L’impact de la Covid-19 sur les transports et les nouvelles mobilités »

 

 

Cet événement organisé par l’agence d’attractivité Inspire Metz, en partenariat avec le WTC Metz-Saarbrücken et Behr Consulting, dont Danièle Behr assurait la modération, a réuni des chercheurs et entrepreneurs français et allemands qui ont dialogué autour de trois thèmes :

  • regards croisés sur l’impact de la crise sanitaire sur les transports (mer, air, fer, route, transports en commun etc..) et les nouvelles mobilités y compris les nouveaux modes de mobilités. L’évolution en milieu urbain avec les transports en commun et les alternatives ;
  • comparatif Allemagne-France concernant l’impact de la crise sur l’industrie automobile y compris les véhicules électriques, hybrides, hydrogène, et les aides de l’Etat ;
  • témoignages de Metz Métropole et de la Ville de Trèves sur l’impact de la Covid-19 sur les transports en commun dans leurs territoires respectifs et les alternatives mise en place.

 

Les intervenants

Géraud ACQUIER

Chef de Projet Associé Coopérative de Mobilité ITER

Géraud ACQUIER dispose d’une formation en aménagement et développement territorial – de l’Université Toulouse 2.

Il intervient pour le compte des collectivités locales et d’acteurs privés dans les domaines de la planification de la mobilité, des transports et des modes actifs. Il dispose d’une expérience de plus de 20 ans dans ce domaine.

Il est intervenu pour des régions, des agglomérations ainsi que des territoires ruraux, notamment sur des problématiques de plans de déplacements urbains, de schémas de modes doux ou d’études de tarification.

 

Thomas ANSELME

Directeur de la Mobilité et des Espaces Publics – Metz Métropole
Thomas ANSELME est Ingénieur Divisionnaire des Travaux Publics de l’Etat.
Il a d’abord travaillé durant 7 ans de 2007 à 2014 comme Chargé d’Etude puis comme Responsable de service dans le domaine de l’analyse de la mobilité et la modélisation des déplacements au CEREMA Normandie Centre.

De 2014 à 2018 il a été Chef du district de Metz à la DIR EST en charge de l’exploitation des autoroutes non concédées en Moselle et en partie en Meurthe et Moselle (A30, A31, RN431, etc.…).

Depuis 2018, il est Directeur de la Mobilité et des Espaces Publics à Metz Métropole, en charge de la mise en œuvre de la compétence mobilité et de la compétence voirie de la Métropole.

 

Jean-Luc BROSSARD

Directeur Recherche et Développement et du programme Véhicule à Faible Empreinte Environnementale PFA Filière  Automobile et Mobilités.

Jean-Luc Brossard est ingénieur civil des Mines de formation et a démarré sa carrière chez Matra Automobile en 1986, dont il fut successivement Responsable des essais, Directeur de projets (Avantime Renault, Espace etc.…) puis Directeur Technique.

En 2003, il rejoint Ferrari, comme Chef de projet Coupé-Spider, puis Maserati en 2005 comme Directeur Technique et du Développement Produit ainsi que Véhicules Line Executive Fiat.

En 2007 il devient Vice-président engineering de Pininfarina. Fin 2008, il revient en France pour intégrer PSA Peugeot Citroën, au poste de Directeur de l’Ingénierie Avancée et des innovations.
Depuis le 1er janvier 2015, il a rejoint la PFA (Filière Automobile et Mobilités) comme Directeur de la R&D et du programme Véhicule à Faible Empreinte Environnementale.

 

Andreas KNIE

Directeur de recherche pour la mobilité digitale et la différenciation sociale Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung. Professeur de Sociologie – Technische Universität Berlin.

Andreas KNIE est diplômé en sciences politiques – Université de Marburg et FU Berlin -Université de Berlin. Il a obtenu son doctorat en 1990 et son habilitation à diriger des recherches en 1994 à la TU Technische Universität de Berlin.

Depuis 1988 il est chercheur en sciences politiques au Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung et professeur de sociologie à la TU Berlin – Technische Universität.

De 2006 à 2018 il a été directeur général du Innovationszentrum für Mobilität und gesellschaftlichem Wandel (InnoZ) GmbH à Berlin et de 2017 à 2019 directeur de recherche en sciences politiques au WZB – Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung.

Depuis 2018 il est directeur scientifique dans l’entreprise Choice GmbH et directeur de recherche pour la mobilité digitale et la différenciation sociale depuis 2019 au Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung avec Dr. Weert CANZLER.

 

Steffen MAIWALD

Directeur des ventes – Membre du Conseil d’Administration SWT AöR – Stadtwerke Trier

Diplômé d’études commerciales supérieures, Steffen MAIWALD a démarré son parcours professionnel en 1995 chez PreussenElektra AG. En 1998 il a été nommé directeur des ventes de PreussenElektraAG.

De 2000 à 2005 il a dirigé l’agence commerciale de Berlin du groupe E.ON Sales & Trading GmbH, puis il a été en charge de la gestion et du  contrôle des ventes.

Dans les années qui ont suivi il a été fondé de pouvoir et membre du conseil d’administration de E.ON Bulgaria Sales EAD.

A partir de 2012 il a été directeur général de Stadtwerke Hanau GmbH en Hesse.
Le 1er juillet 2019 il a été nommé directeur des ventes et membre du conseil d’administration de SWT AöR – Stadtwerke Trier.

Steffen MAIWALD est également membre du conseil d’administration de LDEW – Landesverband der Energie und Wasserwirtschaft von Hessen – Rheinland-Pfalz.

 

Raimund NOWAK

Directeur Général, Région Métropolitaine Hanovre Brunswick Göttingen Wolfsburg GmbH

La Région Métropolitaine Hanovre Brunswick Göttingen Wolfsburg fait partie des régions leaders au monde pour l’industrie automobile. La Région Métropolitaine est composée de 60 communes, 15 universités et centres de recherche, 40 entreprises et le Land de Basse-Saxe. La Région Métropolitaine est une des régions leaders en Europe pour le développement, la construction et l’utilisation de véhicules électriques.

Raimund NOWAK est responsable de plusieurs projets nationaux et internationaux dans le domaine de l’électromobilité et la transition énergétique. Les axes forts sont l’élaboration de concepts régionaux pour le déploiement de l’électromobilité et la transformation de flottes communales par l’intégration de véhicules électriques.

La Région Métropolitaine est en charge d’une des plus grandes flottes communales électriques en Europe.

 

 

Points saillants des échanges

 

France

Allemagne

Observation des modifications de comportement (à partir d’enquêtes, des remontées du terrain, du traçage des déplacements) Forte réduction de l’utilisation des transports aériens, ferrés longue distance, transports en commun (supérieure à 85 %).

Réduction moindre de l’utilisation des vélos (50 %) et des voitures (30 %)

 

Avec le développement du téletravail et du chômage partiel, les transports en commun ont été les grands perdants, au bénéfice du vélo et de la voiture, ce qui a obligé les autorités organisatrices à revoir leur offre à la baisse.

 

On observe dans la phase de déconfinement une diminution des mobilités professionnelles de 20 %.

Perspectives et enjeux Les transports en communs seront amenés à redimensionner leurs offres :

·       en milieu urbain en innovant pour « le dernier kilomètre » (ex : trottinettes électriques) ;

·       en milieu rural en les densifiant.

 

Le vélo devra trouver des espaces pour se développer en ville et faire l’objet d’un soutien location abordable, aide à l’achat).

 

La voiture individuelle ne disparaîtra pas (attachement culturel en Europe comme en Amérique du nord), mais la perception de la voiture est beaucoup plus critique.

 

L’enjeu est de soutenir le marché des véhicules décarbonées (électriques, hydrogène) en étant vigilant sur la souveraineté dans l’approvisionnement des matières premières et des infrastructures (à l’échelle européenne).

 

Le covoiturage et l’autopartage doivent être encouragés.

 

 

 

La France a l’ambition d’être la première nation / utilisation de véhicules électriques.

 

La multimodalité et le multiusage doivent être une priorité dans la réflexion.

 

 

Les plans de soutien au secteur automobile doivent exclure la production de véhicules thermiques.

 

Le développement de véhicules de petite taille doit être une priorité en concertation à l’échelle européenne.

 

La numérisation à tous les niveaux est un enjeu essentiel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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