5ème édition de la conférence transfrontalière sur les mobilités

D’ici le 1er janvier 2025, en France, les agglomérations de plus de 150.000 habitants devront intégrer sur leur territoire une ZFE-m (Zone à Faibles Emissions-mobilités), excluant les véhicules les plus polluants, selon la loi Climat et Résilience du 24 août 2021.

L’objectif : réduire la pollution, principalement le dioxyde d’azote et les particules fines pour éviter près de 48.000 morts par an en France.

Cet événement annuel sur la transition environnementale des territoires et les mobilités a proposé de mettre en perspective le déploiement des ZFE-m au sein de la Grande Région transfrontalière, ainsi que les défis qu’il représente.

Le secrétaire général et le vice-président de l’IGR pour la Lorraine ont participé à cette conférence qui a réuni, dans le Tiers-lieu d’inspiration, d’innovation & d’intelligence collective BLIIIDA (dont le directeur, Jean-Pierre BURGER, a  présenté l’historique et les ambitions en ouverture), dans le format d’une table ronde animée par Danièle BEHR :

  • Monsieur Cédric GOUTH, Président de l’agence Inspire Metz et Vice-Président Développement Economique à Eurométropole Metz
  • Monsieur Bruno MILLIENNE, Député des Yvelines (Mission Flash ZFE-m pour le gouvernement)
  • MadameBéatrice AGAMENNONE, Vice-Présidente Mobilités/Transports Eurométropole de Metz et adjointe au maire de Metz
  • Monsieur Alban BISSIELO, Président de la Fédération des Commerçants de Metz
  • MonsieurThierry SCHIDLER, Directeur Général Autocars SCHIDLER, Vice-Président Chambre de Commerce de la Moselle, Président FNTV Moselle
  • MonsieurBruno CHARPENTIER, Vice-Président Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Moselle, chef d’entreprise de l’entreprise Charpentier
  • Monsieur. Jean-Marie STRASSER, Unité Stratégies et Concepts, Ministère de l’environnement, du climat et du développement durable – Luxembourg
  • MadameEugenia KOLB, Ministère des Transports du Land de Bade Wurtemberg –Allemagne
  • MonsieurStéphane COOLS, Président Agence Wallonne de l’Air et du Climat – Belgique

Bruno Millienne, député des Yvelines et auteur d’une mission flash sur ce sujet, a rappelé les enjeux, en particulier sanitaires, de cette disposition de la loi Climat et Résilience du 24 août 2021et le retard de la France dans ce domaine. D’ici au  1er janvier 2025, après les 10 premières métropoles engagées dans la démarche depuis 2020 (suite à la Loi d’Orientation des Mobilités en 2019),  les agglomérations de plus de 150.000 habitants (soit 35) devront intégrer sur leur territoire une ZFE, excluant les véhicules les plus polluants pour réduire les rejets, principalement de dioxyde d’azote et de particules fines, auxquels sont imputables 48.000 morts par an en France.

Les lois françaises de 2019 et 2021 sont la transposition de la directive européenne 2008/50/CE concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe que par ailleurs la Commission européenne est en train de réviser.

Béatrice Agamennone  a souligné que la proximité de l’autoroute A 31, qui débouche au cœur de la ville, constitue un facteur majeur d’émission de particules fines. Les élus de l’Eurométropole de Metz, suite à des études en cours, devront arrêter prochainement le périmètre (au moins 50 % du territoire de la Métropole), les exclusions et les aides.

Thierry Schidler et  Bruno Charpentier, au nom des socio-professionnels, ont exprimé les inquiétudes quant au coût pour les entreprises (remplacement des flottes d’autocars et de véhicules utilitaires par des véhicules électriques) et la difficulté à acheminer touristes, matériaux (en particulier pour le secteur du bâtiment) et matériel depuis des plateformes à la périphérie des agglomérations.

Ils ont plaidés pour une concertation avec les élus, une mise en place souple et progressive et un accompagnement et des aides à destination des professionnels.

Bruno Millienne et Béatrice Agamennone ont souhaité rassurer en précisant que 2005 ne verra que la définition du périmètre et le début de la mise en place du plan d’action. Les inquiétudes devront être levées dans la concertation (entre élus locaux et l’état, entre les élus locaux et les professionnels pour les dérogations et les aides) et en s’appuyant sur le retour d’expériences des métropoles engagées dans la démarche depuis 2019.

Ils ont tous deux insisté sur la nécessaire harmonisation des mesures entre les agglomérations, sur l’indispensable communication et évoqué quelques pistes : incitation au covoiturage, bus à haut-niveau de service, carburants nouvelle génération et hydrogène pour les bus, etc.

Jean-Marie Strasser représentant le Grand-duché a souligné que le pays se conforme aux préconisations européennes de qualité de l’air en matière de transports grâce à la gratuité des transports publics, au développement des P+R, à la modernisation des flottes de véhicules professionnels, souvent électriques, à la mise en service du tramway, à l’encouragement au covoiturage et à la promotion de la multi modalité. Ces solutions ne s’étendent cependant pas au bassin d’emploi transfrontalier où l’automobile reste très largement dominante.

Eugenia Kolb,  du Land de Bade-Wurtemberg, a rappelé qu’en Allemagne, les « zones vertes » restreignant l’accès aux véhicules polluants dans les grandes villes, remontent à près de vingt ans. Elles sont au nombre de 48 en Allemagne, dont 13 en Bade-Wurtemberg.

Au début de la mise en œuvre, des craintes, des inquiétudes et même de l’hostilité se sont exprimées. La justice a obligé les villes à avancer et l’adhésion de la population a fortement progressé grâce à une concertation avec les parties prenante et la promotion pédagogique d’une mobilité durable.

Les « zones vertes » commencent même à être levées dans certaines villes, où les niveaux de pollution ont baissé.

Stéphane Cools pour la Wallonie a précisé que la Région wallonne n’est pas tenue  d’instaurer des ZFE, mais qu’elle entend limiter la circulation de véhicules polluants sur l’ensemble de son territoire retenu comme « Zone à Basses Emissions ».

Les grandes villes (comme Liège, Charleroi) sont en train de développer les transports en commun.

Des incitations fiscales (déduction pour le covoiturage et l’utilisation du vélo, taxation des véhicules les plus lourds) et des mesures plus directives (en 2025, les véhicules de société qui représentent 50 % du parc automobile wallon devront être électriques ; les véhicules sans filtre à particules seront interdits de circulation) sont mises en œuvre.

Au cours des échanges qui ont suivi avec les participants trois enjeux forts ont été soulignés :

  • La prise en compte des hausses du coût des services et prestations des entreprises après les investissements qu’elles auront faits ;
  • Le contrôle et le nécessaire temps de la pédagogie lorsque la mise en œuvre des ZFE sera effective ;
  • L’indispensable harmonisation des critères et mesures entre pays européens, entre versants de la Grande Région et à l’échelle des bassins de vie transfrontaliers.

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Les rencontres de l’IGR Rencontre avec les responsables du GECT Alzette Belval

Groupement Européen de Coopération Territoriale Alzette Belval

Vendredi 2 juin 2023  – Laboratoire – site de Micheville Audun-le Tiche

 

Dorothée HABAY-LÊ – Directrice du GECT Alzette Belval et Marine YERAL – Chargée de Missions, responsable du Développement, ont accueilli le vendredi 2 juin 2023 au matin, dans les magnifiques locaux du Laboratoire, une délégation de 10 membres de l’IGR pour une présentation d’une très grande qualité, de :

  • l’historique du GECT,
  • ses missions, son fonctionnement, sa gouvernance,
  • ses orientations stratégiques et les projets portés /soutenus (avec un focus sur la mobilité et la santé),
  • sa reconnaissance comme zone fonctionnelle dans le programme Interreg VI A.

Cette rencontre faisait suite à celle organisée le 30 novembre 2022 avec les responsables de la Société d’aménagement Agora à Esch Belval et le 24 mars 2023 avec le Directeur de l’Etablissement Public d’aménagement Alzette Belval.

Créé le 8 mars 2013, cet outil transfrontalier (mis en place par l’Union Européenne en juillet 2006  ) dote la coopération entre les collectivités françaises et luxembourgeoises d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière nécessaire pour mener à bien son  projet qui concerne de nombreux domaines afin de faire émerger une agglomération transfrontalière.

Il est conçu comme une plateforme de décision rassemblant les différents niveaux des instances de décision impliquées dans le projet d’aménagement du territoire. L’assemblée est composée par les Etats français et luxembourgeois, qui y sont représentés à parité aux côtés des autorités locales. Une présidence tournante assure le fonctionnement par alternance de cet organe décisionnel.

 Son périmètre couvre une zone de plus de 170 km², 13 communes : cinq du côté luxembourgeois (Esch-sur-Alzette, Sanem, Mondercange, Schifflange puis Rumelange depuis 2022), huit du côté français (constituant la Communauté de communes Pays-Haut Val d’Alzette), trois collectivités territoriales (la Région, les Conseil Départementaux  de la Moselle et  de Meurthe-et-Moselle) et concerne près de 110 000 habitants (dont 78% habitent du côté luxembourgeois) de part et d’autre de la frontière.

C’est sur ce territoire que se trouve la 2e ville du Grand-duché, Esch-sur-Alzette qui compte 35 000 habitants, alors que la  CCPHVA en compte 29 000.

 Si le territoire est petit, sa population est en croissance constante (arrivée de nouveaux habitants) et jeune (présence de l’Université à Belval) et plusieurs grands projets (publics et privés) s’y développent : Belval, Metzeschmelz, Rout Lëns (côté luxembourgeois), Eco quartiers de Micheville et Cantebonne etc.. (côté français) et celui transfrontalier à venir, Terres Rouges (dont 2/3 se situe du côté français).

500 partenaires de part et d’autre de la frontière sont actifs dans 19 réseaux transfrontaliers et 250 clubs sportifs sont recensés.

 Les échanges ont principalement porté sur :

  • l’enjeu de la construction d’une éco-agglomération transfrontalière et la stratégie qui en découle autour de 7 thématiques ;

  • 3 thématiques en particulier :

 

  • Le développement des transports et de mobilités durables: projet de Bus à Haut Niveau de Service pour relier Micheville (projet de Hub Mobilités) à Luxembourg, via Belval ;  développement des mobilités douces (en particulier le vélo) ;
  • La santé: questionnaire en ligne en 2022 auprès des habitants, réunions bilatérales puis communes entres acteurs français et luxembourgeois concernés, identification des solutions à moyen terme (Zone Organisée d’Accès aux Soins Transfrontaliers, Maison de Santé Pluriprofessionnelle Transfrontalière), et dépôt de 4 dossiers dans le cadre de l’appel à projet européen b-solutions 2.0 (les entités sélectionnées bénéficient du soutien technique d’experts transfrontaliers afin de définir précisément les obstacles et d’élaborer des solutions potentielles pour les surmonter) : soins de suite, réseaux de soins, communauté de gestion des urgences, affiliation transfrontalière à la sécurité sociale.
  • Le vivre-ensemble: actions touristiques et animations pour valoriser le territoire, soutien aux manifestations nationales, création de supports de communication (ex : jeu des 7 familles Alzette Belval).

La rencontre s’est conclue par une évocation d’une nouveauté dans le programme Interreg VI A : les zones fonctionnelles.

Elles s’inscrivent dans la priorité 3 du nouveau programme Interreg Grande Région 2021-2027: « Une Grande Région plus proche des citoyens ».

Une « zone fonctionnelle » est un espace de coopération transfrontalière qui dispose :

  • de relations socio-économiques existantes,
  • d’instances de gouvernance transfrontalières,
  • d’une stratégie de développement transfrontalière définie par des partenaires de part et d’autres de la frontière.

Les espaces de coopération transfrontalière reconnus en tant que « zones fonctionnelles » peuvent recevoir et gérer une enveloppe financière. Chaque zone fonctionnelle assure la gestion de ce financement en vue de réaliser des projets transfrontaliers qui répondent aux besoins spécifiques de leur territoire dans les domaines prioritaires de la zone : développement, éducation, environnement, mobilité, santé… dans une approche multisectorielle.

Le GECT Alzette Belval est reconnu comme zone fonctionnelle, ce qui signifie que le programme INTERREG lui réserve une enveloppe budgétaire de 5,5 millions € sur la période 2021-2027pour accompagner les projets répondant à sa stratégie territoriale et en lui permettant de gérer lui-même l’octroi des subventions.

Pour aller plus loin

La page du site du parlement européen relative aux GECT

https://www.europarl.europa.eu/factsheets/fr/sheet/94/groupements-europeens-de-cooperation-territoriale-gect-

 

Le document qui a servi de support aux interventions et aux échanges : Présentation PowerPoint GECT Alzette Belval 02 06 2023

 La stratégie 2021 – 2027 du GECT Alzette Belval : Stratégie GECT Alzette Belval version-definitive approuvee-AG211021

 

Le site du GECT

https://gectalzettebelval.eu/

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Plaidoyer pour une nouvelle ligne transfrontalière

En train entre la Sarre et le Luxembourg par Thionville et Bouzonville

Par Werner Ried, juin 2023

L’offre actuelle de services aux voyageurs entre la Sarre et le Luxembourg ne permet pas un trajet ferroviaire attractif : le temps de trajet est disproportionné et les services ferroviaires font de longs détours ; L’offre d’infrastructures et d’horaires n’est pas convaincante.

Une nouvelle ligne entre la vallée de la Sarre et la vallée de la Moselle est exclue en raison de la situation du relief et surtout pour des raisons de coût et de délai. De toute façon, cela ne viendrait que dans des décennies, si quelqu’un ici voulait intervenir financièrement.

Jusqu’à présent, seule la liaison  en service régulier entre les principales gares de Sarrebruck et Luxembourg en bus a fait ses preuves. C’est imbattable, rapide et peu coûteux. C’est encore plus rapide que la voiture car il n’y a pas besoin de chercher une place de parking et tout le réseau de transports publics luxembourgeois peut être utilisé gratuitement. Le hic : le bus passe dans la plupart des villes et communes de la Sarre et de la Moselle Est sans possibilité de monter ou descendre. Les navetteurs et les voyageurs occasionnels n’en bénéficient directement que s’ils habitent à proximité de Sarrebruck ou du Luxembourg.

Cependant, un regard sur l’emplacement de nos implantations et des lignes ferroviaires existantes montre un réseau de lignes ferroviaires inhabituellement dense entre le Luxembourg et la vallée de la Moselle et la Sarre. Malheureusement, un train de marchandises y circule au mieux et non un train régional. De plus en plus de personnes travaillant au Luxembourg recherchent exactement ces lieux en Lorraine orientale et en Sarre en raison de l’espace de vie moins cher par rapport au Luxembourg.

Le volume de navetteurs, d’étudiants, de stagiaires et surtout de loisirs et de shopping est élevé à travers les frontières SaarLorLux. Le cortège du Vendredi Saint 2023 dans la vallée de la Nied  à travers les routes étroites vers et depuis Bouzonville était interminable. Le transport de voyageurs par chemin de fer n’a plus lieu en Moselle-Est, malgré la forte densité d’agglomération dans la zone de Creutzwald , Carling , Freyming-Merlebach et malgré la tension croissante du trafic vers Thionville, Luxembourg. Il est étonnant que ces lieux ne soient pas connectés et qu’un réseau aussi dense de chemins de fer SaarLorLux ne soit pas utilisé par les trains de voyageurs.

L’utilisation des voies ferrées immédiatement disponibles entre la Sarre et le Luxembourg via Bouzonville et Thionville offre de grandes opportunités. Alors que la ligne via Wadgassen et Überherrn dans la vallée du Bist devrait d’abord être réparée, la ligne ferroviaire de Dillingen via Rehlingen- Siersburg à Bouzonville le long de la Nied est toujours opérationnelle. Des trajets transfrontaliers en train y circulent au moins une fois par an le Vendredi saint entre Dillingen et Bouzonville, où se tient un grand marché (la braderie ), basé sur la tradition des pèlerins. Si vous avez raté le dernier départ à Bouzonville, il faut attendre le Vendredi Saint de l’année suivante lorsqu’un train revient à Dillingen. C’est la blague du trafic frontalier depuis près de trente ans…

Malheureusement, ces trains ne circulent plus jusqu’à Thionville dans la vallée de la Moselle ni même jusqu’au Luxembourg, même si une infrastructure ferroviaire à double voie au départ de Bouzonville permet même l’exploitation de trains électriques. Cette ligne traverse certaines des communes susmentionnées à forte croissance démographique et au potentiel correspondant de navetteurs vers le Luxembourg.

Pas étonnant que le maire de Bouzonville soit favorable à un nouveau service de train. Il souhaite la région Grand Est commande à nouveau des trains de voyageurs. Une offre Thionville – Dillingen serait une évidence. A Thionville, la connexion rapide depuis et vers la ligne luxembourgeoise peut alors s’effectuer.

Le temps de trajet serait nettement plus court si un nouveau pont à l’est de Thionville permettait de se déplacer sans changement de direction chronophage. Avec une augmentation de la vitesse maximale sur ces lignes et une électrification continue, un temps de trajet d’environ une heure et vingt minutes est possible entre Sarrebruck et Luxembourg, en reliant également les arrêts intermédiaires.

Une telle réactivation du transport de voyageurs est également intéressante pour les zones densément peuplées de Forbach et Freyming-Merlebach ainsi que Creutzwald . Il faut donc convenir de trains entre l’Eurodistrict SaarMoselle via deux lignes avec le Luxembourg comme destination commune à travers les frontières :

Une ligne part de Sarrebruck et passe par Völklingen, Saarlouis et Dillingen jusqu’à Bouzonville, l’autre part de Forbach via Bening Creutzwald également à Bouzonville. Là, les deux parties du train se couplent et continuent jusqu’à Thionville. Dans un premier temps, vous pouvez y changer de sens de circulation et continuer jusqu’à Luxembourg sur l’un des deux parcours horaires. Dans une phase ultérieure après la construction du pont comme suggéré ci-dessus, ils continuent directement vers Luxembourg sans s’arrêter dans le centre-ville, avec éventuellement un arrêt alternatif à Yutz (« Thionville Est »). Ce concept de train d’aile fonctionne également dans la direction opposée; puis avec séparation des trains à Bouzonville. Un nom de produit pourrait être « Sarre-Moselle-Lux-Express », car il définit précisément cet espace.

Tout d’abord, il faut s’entendre sur un tel objectif. L’auteur n’est pas encore en mesure d’identifier les objectifs et la passion correspondants chez le ministère responsable de la mobilité en Sarre et également dans l’autorité de transport public du Grand Est et au Luxembourg. Et bien sûr – si l’objectif est convenu – il reste encore des exigences techniques à créer :

  • Il manque surtout un véhicule ferroviaire pouvant circuler au Luxembourg, en Allemagne et en France. Les différentes exigences techniques sont trop complexes.
  • Par ailleurs, les deux gestionnaires d’infrastructures SNCF Réseau et DB Netz doivent moderniser la ligne de charbon et de minerai de fer, autrefois construite pour le trafic de poids lourds, pour des vitesses de trafic de voyageurs plus élevées.
  • Les 20 kilomètres manquants entre Bouzonville et Dillingen ont encore besoin d’une caténaire pour l’exploitation des trains électriques et de la nouvelle technologie européenne de contrôle et de sécurité (ETCS L2). De plus, il y a le pont supplémentaire de la Moselle.

L’auteur estime les coûts à environ 120 millions d’euros sur une période d’environ 10 ans.

Une première étape pourrait démarrer très rapidement – presque demain ­­- si les autorités responsables du Grand Est et de la Sarre acceptaient de prolonger les trains de Dillingen à Bouzonville. L’effort supplémentaire est limité à quelques centaines de milliers d’euros pour les kilomètres parcourus par les trains existants. Non seulement les navetteurs de la Dillinger Hütte, mais aussi certains élèves du lycée franco-allemand seraient reconnaissants.

Dans la deuxième étape, les trains pourraient au moins relier les vallées de la Sarre et de la Moselle entre (Sarrebruck) Dillingen et Thionville avec la liaison vers et depuis Luxembourg. Les véhicules sont au moins techniquement disponibles pour cela; probablement en nombre insuffisant. Cela signifie l’achat de véhicules supplémentaires et le financement des kilomètres supplémentaires ainsi que l’extension des itinéraires pour des vitesses plus élevées.

La troisième étape serait alors la construction du pont de la Moselle à l’est de Thionville avec un nouvel arrêt Yutz /Thionville Ost et un véhicule neuf ou techniquement amélioré.

Toutes les variantes précitées relèvent du domaine des transports régionaux financés, commandés par les régions (Grand Ost, Sarre). Les trains proposés par les sociétés de transport longue distance sur une base purement commerciale ne sont attendus que dans une mesure limitée. Un itinéraire électrifié continu et rapide à parcourir serait une condition préalable à cela.

L’exploitation continue des trains électriques est également nécessaire pour le transport de marchandises. Surtout les entreprises actives là-bas seraient reconnaissantes pour des itinéraires alternatifs. Les corridors encombrés, où le trafic longue distance, local et de fret doivent parfois se battre pour des routes à horaires libres, attendent également des itinéraires alternatifs et supplémentaires. Plus de stabilité et de résilience dans le réseau ferroviaire sont d’une grande importance, en particulier au-delà des frontières, comme l’ont montré non seulement les plusieurs mois d’interruption de l’important chemin de fer de la vallée du Rhin près de Rastatt à l’automne 2017. Dans notre cas du nouvel itinéraire via la Niedtalbahn, non seulement la Dillinger Hütte avec ses transports de chaux et d’acier serait plus facile à atteindre. Il y a aussi la possibilité d’un nouveau terminal à conteneurs à Bouzonville. Les entreprises sarroises sont intéressées par un tel port ferroviaire pour le transbordement entre la route et le rail.

Pour aller plus loin : Etude de transport

Auf der Schiene zum Nachbarn:
Per Bahn zwischen Saarland und Luxemburg
über Thionville und Bouzonville

Von Werner Ried, Juni 2023

Zwischen dem Saarland und Luxemburg erlaubt das aktuelle Angebot im Personenverkehr keine attraktive Reise mit der Eisenbahn: Die Reisezeit ist unverhältnismäßig lang und das Zugangebot führt über weite Umwege; Infrastruktur und Fahrplanangebot überzeugen nicht.

Eine Neubaustrecke zwischen Saartal und Moseltal scheidet aufgrund der Reliefsituation und vor allem Kosten- und Zeitgründen aus. Sie käme eh erst in Jahrzehnten, sollte überhaupt jemand hier finanziell einspringen wollen.

Bisher überzeugt einzig die „Punkt-Punkt-Verbindung“ im Taktverkehr zwischen den Hauptbahnhöfen Saarbrücken und Luxemburg per Linienbus. Er ist unschlagbar, schnell und preiswert. Er ist sogar schneller als das Auto, da die Parkplatzsuche entfällt und das gesamte ÖPNV-Netz Luxemburgs kostenfrei genutzt werden darf. Der Haken: An den meisten Städten und Gemeinden im Saarland und auch Moselle Est fährt der Bus ohne Chance auf Zu- oder Ausstieg vorbei. Pendler und Gelegenheitsreisende haben nur einen direkten Nutzen , wenn sie im nahen Einzugsbereich von Saarbrücken oder Luxemburg wohnen.

Ein Blick auf die Lage unserer Siedlungen und vorhandener Eisenbahnstrecken zeigt aber ein ungewöhnlich dichtes Netz an Bahnlinien zwischen Luxemburg bzw. dem Moseltal und dem Saarland. Leider fährt dort bestenfalls ein Güterzug und kein Regionalzug. Dies überrascht, liegen doch einige der aufstrebenden Siedlungen im Einzugsbereich dieser historischen Bahnlinien. Immer mehr in Luxemburg Tätige suchen genau diese Orte Ost-Lothringens und im Saarland aufgrund des günstigeren Wohnraums im Vergleich zu Luxemburg.

Das Aufkommen an Pendlern, Schülern, Auszubildenen sowie insbesondere im Freizeit- und Einkaufsverkehr ist über die SaarLorLux-Grenzen hinweg hoch. Die Autokolonne am Karfreitag 2023 im Niedtal über die schmalen Straßen hinweg von und nach Bouzonville war endlos. Personenverkehr auf der Schiene findet in Moselle – Est gar nicht mehr statt trotz der Sieldungsdichte im Raum Creutzwald , Carlingen , Freyming-Merlebach und trotz der steigenden Verkehrsspannung zu Thionville, Luxemburg. Erstaunlich ist, dass diese Orte nicht angebunden sind und dass ein so dichtes Netz von SaarLorLux-Eisenbahnen nicht von Personenzügen befahren wird.

Große Chancen bestehen in einer Nutzung der durchgängig sofort verfügbaren Schienenwege zwischen Saar nach Luxemburg über Bouzonville und Thionville. Während die Strecke über Wadgassen und Überherrn im Tal der Bist erst wieder in Stand gesetzt werden müsste, ist der Schienenweg von Dillingen über Rehlingen- Siersburg nach Bouzonville entlang der Nied noch betriebsbereit. Dort verkehren grenzüberschreitende Zugfahrten zumindest einmal im Jahr am Karfreitag zwischen Dillingen und Bouzonville, wo aus der Tradition der Pilger heraus dann ein großer Markt ( Braderie ) stattfand. Wer die letzte Abfahrt in Bouzonville verpasst hat, muss bis zum Karfreitag des Folgejahres warten, bis wieder ein Zug nach Dillingen zurückfährt. So geht der Witz im Grenzverkehr schon seit fast dreißig Jahren…

Leider verkehren diese Züge nicht weiter bis Thionville im Moseltal und oder gar nach Luxemburg, obgleich eine zweigleisige Schienen-Infrastruktur ab Bouzonville sogar elektrischen Zugbetrieb ermöglicht. Diese Linie führt durch einige der vorgenannten Gemeinden mit hohem Bevölkerungszuwachs und entsprechendem Pendlerpotenzial nach Luxemburg.

Kein Wunder, dass der Bürgermeister von dort sich für ein neues Zugangebot ausspricht. Sie möchten, dass der Aufgabenträger der Region Grand Est wieder Personenzüge bestellt. Ein Angebot zumindest von Stahlstadt zu Stahlstadt Thionville – Dillingen wäre da naheliegend. In Thionville kann dann der schnelle Anschluss von und zur Luxemburg-Linie erfolgen.

Deutlich kürzer wäre die Reisezeit, wenn eine neue Brücke östlich von Thionville die Fahrt ohne zeitraubenden Richtungswechsel möglich machte. Bei Steigerung der Höchstgeschwindigkeit auf diesen Strecken und durchgehender Elektrifizierung ist eine Reisezeit von etwa einer Stunde und 20 Minuten zwischen Saarbrücken und Luxemburg unter Anbindung auch von Zwischenhalten möglich.

Interessant ist eine solche Reaktivierung im Personenverkehr gerade auch für den dicht besiedelten Raum Forbach und Freyming-Merlebach sowie Creutzwald . Es drängt sich daher auf, Züge zwischen dem Eurodistrikt SaarMoselle über zwei Linien mit Luxemburg als gemeinsames Ziel über die Grenzen hinweg zu vereinbaren:

Die eine Linie startet in Saarbrücken und führt über Völklingen, Saarlouis und Dillingen bis Bouzonville, die andere von Forbach über Beningen Kreuzwald ebenfalls in Bouzonville. Dort kuppeln beide Zugteile und fahren weiter bis Thionville. In einer ersten Phase können sie dort die Fahrtrichtung wechseln und in einer der beiden Fahrplan-Trassen weiter bis Luxemburg fahren. In einer späteren Phase nach Brückenbau wie oben vorgeschlagen, fahren sie ohne Halt in der Innenstadt direkt weiter nach Luxemburg, eventuell mit einem Ersatzhalt in Yutz („Thionville Ost“). Dieses Flügelzug-Konzept funktioniert auch in der Gegenrichtung; dann mit Zugtrennung in Bouzonville. Ein Produktname dafür könnte „Saar-Moselle-Lux-Express sein“, da er genau diesen Raum definiert.

Über ein solches Ziel braucht zunächst einmal Einigkeit. Entsprechende Ziele und Leidenschaft vermag der Autor bei der zuständigen Mobilitätsministerin im Saarland und auch beim Aufgabenträger von Grand Est und in Luxemburg noch nicht zu erkennen. Und natürlich sindr – so das Ziel denn mal vereinbart – noch technische Voraussetzungen zu schaffen:

  • Es fehlt vor allem ein Schienenfahrzeug, das sowohl in Luxemburg, Deutschland und Frankreich verkehren kann. Zu komplex sind die unterschiedlichen technischen Voraussetzungen.
  • Ferner müssen die beiden Infrastrukturbetreiber SNCF Réseau und DB Netz die einst für den Schwerlastverkehr gebaute Kohle- und Eisenerzstrecke für höhere Geschwindigkeiten des Personenverkehrs ertüchtigen.
  • Auch brauchen die fehlenden 20 Kilometer zwischen Bouzonville und Dillingen noch eine Fahrleitung für elektrischen Zugbetrieb und das neue europäische Leit- und Sicherungstechnik (ETCS L2). Hinzu kommt noch die zusätzliche Moselbrücke.

Der Autor schätzt die Kosten auf etwa 120 Millionen Euro über ca. 10 Jahre vertilt.

Eine erste Etappe könnte sehr schnell – quasi morgen ­­– starten, wenn sich die zuständigen Aufgabenträger in Grand Est und Saarland auf die Verlängerung der Züge von Dillingen bis Bouzonville einigten. Dafür beschränkt sich der zusätzliche Aufwand auf wenige hunderttausend Euro für Laufkilometer bereits vorhandener Züge. Nicht nur die Pendler zur Dillinger Hütte, sondern auch einige Schüler zum deutsch-französischen Gymnasium wären dankbar.

In der zweiten Etappe könnten die Züge zumindest das Saar- und Moseltal zwischen (Saarbrücken-) Dillingen und Thionville mit dem Anschluss von und nach Luxemburg verbinden. Dafür sind Fahrzeuge zumindest technisch verfügbar; in ihrer Anzahl wahrscheinlich unzureichend. Somit Zusatzbedarf Fahrzeugbeschaffung und Finanzierung der zusätzlichen Kilometer sowie Streckenausbau für höhere Geschwindigkeiten.

Die dritte Etappe wäre dann der Bau der Moselbrücke östlich Thionville mit neuem Haltepunkt Yutz /Thionville Ost und ein neues bzw. technisch erweitertes Fahrzeug.

Alle vorgenannten Varianten fallen in den Bereich des finanzierten Regionalverkehrs, wie er von den Regionen (Grand Ost, Saarland) bestellt werden muss. Eigenwirtschaftlich angebotene Züge von Fernverkehrsunternehmen sind nur bedingt zu erwarten. Eine durchgehende elektrifizierte und schnell befahrbare Strecke wäre dafür eine Voraussetzung.

Durchgehender elektrischer Zugbetrieb ist auch für den Güterverkehr notwendig. Gerade die dort aktiven Unternehmen wären für alternative Streckenmöglichkeiten dankbar. Überlastete Korridore, wo sich Fern-, Nah- und Güterverkehr um freie Fahrplanstraßen teilweise streiten müssen, harren darüber hinaus alternativer und zusätzlicher Strecken. Gerade grenzüberschreitend ist mehr Stabilität und Resilienz im Bahnnetz von großer Bedeutung, wie sich nicht erst bei der mehrmonatigen Unterbrechung der wichtigen Rheintalbahn bei Rastatt im Herbst 2017 gezeigt hat. In unserem Fall der neuen Route über die Niedtalbahn wäre nicht nur die Dillinger Hütte mit ihren Kalk- und Stahltransporten besser erreichbar. Es gibt auch die Chance auf einen neuen Container-Umschlagbahnhof in Bouzonville. An einem solchen Railport für den Umschlag zwischen Straße und Schiene haben saarländische Unternehmen Interesse.

Für weitere : Verkehrskonzept

 

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