2ème Borders forum « Les territoires transfrontaliers en première ligne ? »
/dans Actualité/par Jean Salque21 et 22 juin 2022
Comment les territoires frontaliers européens ont-ils vécus et vivent-ils encore la succession de crises qui secouent l’Europe actuellement : le Brexit, la crise du Covid-19, ses impacts sanitaires, économiques, sociaux, et politiques, mais aussi la guerre en Ukraine et la « crise » migratoire.
Quelle est la capacité de l’Europe, des États membres et des territoires à favoriser vraiment la relance en particulier dans les territoires transfrontaliers, plus touchés encore que les autres territoires. Ils devraient être, les creusets du « sentiment d’appartenance européen », (ils concernent 40% du territoire européen, 35% de sa population et plus de 2 millions de travailleurs frontaliers). Pourtant ces territoires. –notamment en France – sont confrontés à la montée des populismes et des replis nationalistes.
C’est bien de ces réalités que cette deuxième édition du Borders Forum a voulu s’emparer en s’appuyant sur une actualité transfrontalière et européenne riche : les résultats de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, le Pacte vert européen et les plans de relance européens et français, la nouvelle programmation Interreg 21-27, le Traité franco-italien du Quirinal, la loi 3DS, la révision du code frontières Schengen etc.
Jean Salque a participé en distanciel à ce Forum organisé, dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne par la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT). Il rend compte ici de ces travaux.
et en partenariat avec
Les objectifs de ce forum étaient triples :
- Démontrer le rôle central que jouent les territoires transfrontaliers pour rapprocher les peuples européens, montrer le chemin d’une croissance durable et inclusive, et soutenir l’intégration européenne ;
- Convaincre les autorités européennes et nationales de mettre les territoires transfrontaliers au cœur de leur action publique ;
- Porter le témoignage d’une France ambitieuse sur la scène européenne, dans le cadre de sa Présidence du Conseil de l’Union européenne.
La première journée avait pour thème « Sur les chemins du développement transfrontalier durable » : enjeux de citoyenneté et d’appartenance, de transition écologique ainsi que de relance économique, auxquels sont confrontés les territoires transfrontaliers.
Les échanges de la 2ème journée étaient centrés sur « Les alliances transfrontalières, des boussoles à réinventer », les réponses organisationnelle qui pourraient être apportées au défis identifiés.
A l’issue de deux jours passionnants qui ont mobilisé 50 intervenants au travers de 9 tables rondes et 1 forum citoyen, des points saillants peuvent être dégagés :
- Malgré les progrès de l’intégration européenne, dès qu’une crise survient (migratoire, sanitaire), les gouvernements nationaux (que les états soient centralisés ou fédéraux) semblent « aveugles » aux territoires transfrontaliers et les considèrent comme des territoires « à la marge »;
- Alors que les territoires frontaliers, bassins de vie vécus comme tels par les citoyens, sont des espaces de « suture » dépassant les frontières où les territoires sont de plus en plus interdépendants;
- La réapparition des frontières à l’occasion de la crise sanitaire, a posé d’énormes problèmes qui n’ont pu être surmontés que d’abord grâce aux relations entre les acteurs locaux qui ont bousculé les gouvernements nationaux;
- Les mandats gouvernementaux sont plus courts que les actions de prévention et de structuration à mettre en œuvre sur les territoires transfrontaliers qui ont besoin de flexibilité, de souplesse et de déconcentration au bénéfice d’une gouvernance locale multiniveaux. Ceci afin de jouer pleinement leur rôle de moteur de l’intégration européenne autour de deux enjeux principaux: un développement économique équilibré et une solidarité territoriale locale (soutenu par les Etats et l’Europe) visant à réduire les écarts et les déséquilibres qui ont tendance à s’accroitre ;
- Les gouvernements nationaux et l’Europe doivent accepter que le principe de subsidiarité soit mis en œuvre afin que des solutions pratiques puissent être appliquées après consultation des citoyens des bassins de vie transfrontaliers.
- Le renforcement de la démocratie locale est un défi majeur, et plus particulièrement à destination des jeunes dont la mobilisation doit être pensée à la fois au travers d’espace d’échange et de dialogue spécifiques et d’intégration dans des instances permettant la mixité des générations.
Le programme détaillé des deux journées
Programme détaillé Borders Forum juin 2022
Les articles parus sur le site Localtis
23 06 2022 Borders Forum les acteurs reclament souplesse et autonomie Localtis
24 06 2022 La cooperation transfrontalière cherche à s’affranchir des contraintes étatiques Localtis
Les vidéos des deux journées : https://www.youtube.com/channel/UCQfU7PGhXaFvKX2qlC3kDYA/playlists
Développement de la filière hydrogène en Grande Région Emplois et compétences
/dans Actualité/par Jean SalqueVendredi 17 juin 2022
Metz congrès
Dans la continuité du séminaire « Hydrogène : comment décarboner l’Europe ensemble, au-delà desfrontières ? » organisé à Bruxelles en mai dernier sur le volet européen, ce rendez- vous du 17 juin, se déclinait à l’échelle de la Grande Région.
André Parthenay Vice-président et Jean Salque le secrétaire général de l’IGR ont participé à ce séminaire organisé par les partenaires de l’Eures-Tranfrontalier de la Grande Région et animé par Guy Keckhut dans le grand auditorium de Metz congrès
Jean Salque revient ici sur les objectifs et le déroulé de la journée.
Pour atteindre son objectif de neutralité climatique, l’Europe doit accélérer sa transition énergétique et le développement de l’hydrogène à tous les échelons, au niveau régional, national et européen. Elle doitaussi renforcer la coopération entre territoires voisins confrontés aux mêmes problématiques deproduction, de stockage, de transport et de consommation de l’hydrogène.
Le sujet de l’hydrogène vert a été inscrit dès 2021 comme un élément majeur de la feuille de routede la Présidence Française du Sommet des Exécutifs de la Grande Région. Son ambition est d’accélérer la transformation des territoires et d’accompagner la reconquête industrielle de laGrande Région, par des synergies ciblées en matière de recherche et d’industrie.
Une ambition plus large est aussi de faire du bassin Rhin-Meuse (regroupant la région française du Grand Est, le Benelux, l’Allemagne rhénane et la Suisse), une véritable vallée européenne de l’hydrogène, jouant un rôle moteur et pionnier pour la décarbonation de l’Europe, au-delà des frontières.
En parallèle, la grande majorité des métiers de l’industrie concernée par la filière hydrogène sont identifiéscomme étant en tension maximale en France (parmi les 84 métiers de l’hydrogène identifiés par France Hydrogène, 73 sont en tension maximale d’après les indicateurs publiés par Pôle Emploi), mais aussi dans les pays voisins. Il y a donc urgence à former et à se coordonner pour répondre aux besoins existants.
Au travers des riches interventions mêlant experts, acteurs de terrain, responsables politiques et économiques, le séminaire de ce jour a notamment permis :
- De sensibiliser les acteurs à l’émergence d’une filière industrielle à « haut potentiel »transfrontalier et européen;
- D’identifier les enjeux en matière de formation, d’emploi et d’activité pour l’ensembledes territoires;
- D’identifier les complémentarités entre les stratégies des territoires de la GrandeRégion.
Il a aussi acté la nécessité d’une réflexion collective pour faire émerger d’une feuille de routegrand-régionale de l’hydrogène (au croisement des stratégies hydrogène de chacun des territoires) dont quelques éléments sont déjà posés :
- Le recensement des besoins émergents en véhicules lourds des collectivitéspubliques afin d’engager des démarches communes ou coordonnées d’achats publics ;
- Le développement d’une cartographie des stations de recharge à hydrogène à l’échelle de la Grande Région, pour favoriser le maillage en stations pour de la mobilité lourde, le long des corridors RTE-T (Réseau Transeuropéen de Transport) et ainsi accroitre la visibilité surles infrastructures disponibles et en développement, au niveau
- L’adaptation des métiers déjà existants pour accompagner (à court, moyen et long terme dans des échanges itératifs entre acteurs économiques, ceux de la recherche et ceux de la formation) le déploiement de la filière et aboutir à une cartographie transfrontalière desbesoins de formations et des ressources disponibles ;
- La mise en place de centres de formation transfrontaliers mutualisés.
Repère : l’Eures-Tranfrontalier de la Grande Région.
Le réseau EURES-Transfrontalier de la Grande Région (EURopean Employment Services) est un programme de la Commission Européenne visant à promouvoir la mobilité de formation et d’emploi au sein des espaces de coopération. En Grande Région, ce réseau réunit dix-neuf partenaires https://www.eures-granderegion.eu/fr
Le programme du Séminaire
EURES H2 PROGRAMME SEMINAIRE 20220617
L’article du Républicain Lorrain du 18 06 2022
18 06 2022 L’hydrogène, gisement d’emplois du futur pour la Grande Région RL
L’hydrogène en bref
L’hydrogène représente 2 % de la consommation énergétique de l’Union européenne. 900 000 tonnes d’H2 d’origine fossile sont consommées chaque année en France. 96 % est produit à partir de gaz naturel, laissantéchapper des gaz à effet de serre (GES), amplifiant le changement climatique. L’enjeu est ainsi de développerun hydrogène plus propre pour décarboner divers secteurs économiques de manière coordonnée, tant au niveau régional, national, qu’européen.
Les différents types d’hydrogène définis par la Commission européenne :
- L’hydrogène d’origine fossile (anciennement « hydrogène gris »), est obtenu par procédés thermochimiques avec comme matières premières des sources fossiles (charbon ou gaz naturel). Ce procédé représente la majeure partie de l’hydrogène produit aujourd’hui.
- L’hydrogène bas-carbone (« hydrogène bleu et jaune ») est fabriqué par des procédés thermochimiques avec comme matière première des sources d’énergie fossiles mais dont le CO2 émis lors de sa production est capté pour être réutilisé ou stocké. Il peut également être produit par électrolyse de l’eau à partir de l’électricité provenant de l’énergie nucléaire.
- L’hydrogène renouvelable (« hydrogène vert ») est fabriqué par électrolyse de l’eau à partir del’électricité provenant uniquement d’énergie renouvelable. Il peut également être produit par reformage du biogaz ou par conversion biochimique de la biomasse.
Une vallée européenne de l’hydrogène en émergence dans la Grande Région
Les atouts de la Région Grand Est
Pour aller plus loin
Le lien vers une étude de l’IDDRI de janvier 2022 « Hydrogène pour la neutralité climat conditions de déploiement en France et en Europe »
Le site de France Hydrogène
https://www.france-hydrogene.org/?cn-reloaded=1
La page du site de la Région Grand Est concernant la stratégie hydrogène
https://www.climaxion.fr/actualites/strategie-hydrogene-grand-est
La présentation du Club Hydrogène Grand Est DINAMHySE
Le Groupement Européen d’Intérêt Economique « Grande Région Hydrogène »
https://grande-region-hydrogen.eu/fr/initiative-et-vision/
La synthèse de l’étude document de de France Hydrogène « Compétences-métiers de la filière Hydrogène »
La page du site Pôle Emploi Auvergne Rhône Alpes décrivant les métiers qui recrutent dans la chaîne de valeur hydrogène