5e Forum Grande Région UNI GR Center for Border Studies

Changement climatique et durabilité dans la Grande Région

 10 septembre 2020- En ligne

 

Le secrétaire général de l’IGR a participé à ce forum en ligne qui a réuni une cinquantaine de participants.

Problématique

Nous connaissons actuellement de multiples crises, telles que la crise sanitaire mondiale et les crises sociales et économiques qui y sont liées. En outre, le changement climatique et ses conséquences représentent l’une des plus grandes crises mondiales de notre époque. L’augmentation des températures, les tempêtes, l’appauvrissement de la biodiversité et les autres conséquences du changement climatique ne s’arrêtent pas aux frontières régionales ou nationales. Le changement climatique est un phénomène transfrontalier dont les manifestations sont diverses au niveau local et qui se font également sentir dans la Grande Région. Mais comment contrer cette crise à long terme ?

Les tactiques d’isolement et de démarcation nationale, que nous connaissons dans la crise de Corona virus, semblent totalement inadaptées pour faire face au changement climatique. L’adaptation durable au changement climatique doit être pensée stratégiquement et négociée au-delà des frontières. Alors que nous connaissons à plusieurs reprises des désaccords et des impasses dans les négociations internationales sur le climat, ces dernières années, les niveaux d’action locaux et régionaux en particulier sont apparus comme des unités spatiales centrales pour faire face aux impacts du changement climatique. Dans la Grande Région également, il devient évident que les autorités locales en particulier développent souvent leurs propres stratégies pour répondre aux défis écologiques, sociaux et économiques que pose le changement climatique.

Quelles sont les mesures de protection du climat disponibles au niveau municipal ? Quels sont les obstacles auxquels les municipalités de la Grande Région sont confrontées à cet égard ? En outre, une stratégie à long terme réussie ne devrait-elle pas être basée sur une adaptation globale et transformative au changement climatique plutôt que sur des mesures de protection individuelles ?

Bien que la Grande Région soit déjà étroitement liée dans de nombreux domaines, la coopération et la gouvernance transfrontalières en matière de changement climatique semblent en être encore à leurs débuts. Dans ce forum, nous souhaitons donc encourager un dialogue transfrontalier productif en nous penchant sur le niveau municipal. Comment nos municipalités voisines gèrent-elles le changement climatique et que pouvons-nous apprendre d’elles ? Comment pouvons-nous contribuer à la mise en œuvre de la Convention de Paris sur le climat ? La Grande Région au cœur de l’Europe peut-elle devenir une pionnière en matière de climat ?

Discutant.e.s

  • Manuel Mavel (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Grand Est)
  • Rainer van den Bosch (Vorstand Energiewende Hunsrück-Mosel eG)
  • Claudia Mohr (Klima-Bündnis Lëtzebuerg)
  • Antje Bruns (Université de Trèves)
  • Peter Dörrenbächer (Université de la Sarre, animation)

 

1- Interventions

En introduction, Antje Bruns rappelle que la crise climatique est un défi tant transfrontalier que mondial et à souligné qu’à l’échelle de la Grande Région, deux niveaux d’action sont essentiels  : le local et le régional.

L’interaction entre ces deux niveaux est un enjeu primordial (la gouvernance) pour mettre en œuvre de façon pertinente une double stratégie :

  • protection du climat ;
  • adaptation au climat.

Manuel Mavel présente brièvement la DREAL qui s’inscrit dans  la nouvelle organisation de l’administration de l’État en région  en Région Grand Est depuis le 1er janvier 2016.

La DREAL met en œuvre, sous l’autorité du préfet de région et des préfets de départements, les politiques publiques du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire (MTES) et du Ministère de la Cohésion des Territoires (MCT).

Ses missions sont axées sur :

·     la Transition Énergétique pour la croissance verte,

·     le renforcement de la multi-modalité, la fluidité et la sécurité des déplacements,

·     la construction d’une politique régionale de l’habitat adaptée aux besoins des habitants et du territoire,

·     la prévention des risques à fort impact humain et économique,

·     la préservation des ressources naturelles et la biodiversité, l’accompagnement de la transition écologique et l’évaluation         environnementale,

·     la promotion d’un aménagement durable.

Il détaille le rôle du Plan Climat Air Energie Territorial que les intercommunalités de plus de 20 000 habitants doivent formaliser en mobilisant l’ensemble des acteurs locaux.

Le Plan Climat Air-Énergie Territorial (PCAET) est un outil de planification qui a pour but d’atténuer le changement climatique, de développer les énergies renouvelables et maîtriser la consommation d’énergie.

Outre le fait, qu’il impose également de traiter le volet spécifique de la qualité de l’air), sa particularité est sa généralisation obligatoire à l’ensemble des intercommunalités de plus de 20.000 habitants à l’horizon du 1er janvier 2019, et dès 2017 pour les intercommunalités de plus de 50.000 habitants.

Il peut être de nature assez différente en fonction de l’engagement des collectivités concernées, mais son contenu est fixé par la loi :

·       un diagnostic,

·       une stratégie territoriale,

·       un plan d’actions

·      un dispositif de suivi et d’évaluation des mesures initiées.

Il évoque le PCAET de Communauté d’agglomération de Longwy comme un exemple intéressant.

En conclusion, il souligne que la Lorraine semble moins affectée par le changement climatique que d’autres territoires de la Région Grand Est et d’autres régions françaises et évoque une problématique forte en Lorraine et dans les territoires frontaliers : celle de l’import/export des émissions de gaz à effet de serre qui implique solidarité et compensation entre les territoires (comme cela se passe pour la gestion de l’eau)

Claudia Mohr présente l’Alliance pour le climat Luxembourg

Depuis 30 ans, les municipalités membres de l’Alliance pour le Climat œuvrent en faveur du climat, en partenariat avec les peuples autochtones des forêts tropicales. Avec plus de 1 700 membres dans 27 pays européens, l’Alliance pour le Climat constitue le plus important réseau mondial de communes engagées pour le climat. Notre alliance est la seule à s’être défini des objectifs chiffrés : chaque commune ou ville membre s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 10% tous les 5 ans.

Consciente de l’impact des modes de vie occidentaux sur les peuples et les territoires les plus vulnérables de la planète, l’Alliance pour le Climat combine actions locales et responsabilité globale. Le réseau coopère avec les peuples indigènes, mène des campagnes de sensibilisation et fournit des instruments pour l’action en faveur du climat. Il offre également de nombreuses opportunités d’échanges et représente ses membres aux niveaux national, européen et international. www.climatealliance.org

 

Au Luxembourg, c’est en 1995 que quelques communes se joignent aux ONG « ASTM – Action Solidarité Tiers Monde » et « Mouvement Ecologique » dans le but de fonder ensemble le « Klima-Bündnis Lëtzebuerg/Alliance pour le climat Luxembourg ».

A l’heure actuelle,  l’Alliance pour le climat Luxembourg  compte 40 communes membres (avril 2020). Afin d’atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés, les communes échangent leurs expériences,  soumettent des projets d’initiatives et mettent en oeuvre des actions communes. S’il est vrai que chaque commune préserve son autonomie, elle gagne néanmoins en expérience par les actions des autres membres luxembourgeois et européens et au-delà, des organisations partenaires Action Solidarité Tiers Monde et Mouvement Ecologique. En outre, l’Alliance pour le climat est un porte-parole pour les communes en matière de politique énergétique, climatique et de développement vis-à-vis des niveaux national et européen.

Les efforts déployés par l’ Alliance pour le climat Luxembourg  bénéficient du soutien des Ministères compétents en matière de Coopération au développement et de Développement durable.

 

 

Rainer van den Bosch (Vorstand Energiewende Hunsrück-Mosel eG ) présente la coopérative énergétique citoyenne qui a son siège à Monzelfeld : fondée en février 2018 avec 17 membres fondateurs, EwHM eG compte déjà 88 membres et est actuellement en train de construire le neuvième système de toiture photovoltaïque.

Il regrette les conditions-cadres discriminatoires et les taxes et prélèvements disproportionnés dans la construction et l’exploitation des systèmes photovoltaïques. Les restrictions de plus en plus complexes que le législateur a introduites depuis 2012 freinent massivement une transition énergétique citoyenne. Cela conduit à ce que chez EwHM eG, 59 projets sont actuellement suspendus en raison de leur inefficacité. Rien que pour les 10 plus gros projets, avec un volume d’investissement de 1,2 million d’euros, aucune commande ne peut donc être passée et aucune impulsion d’emploi d’avenir dans la région n’est créée.

Il souhaite les décideurs politiques et économiques au niveau fédéral lèvent les obstacles au plus vite .

Il conclut son intervention en évoquant le besoin d’une volonté claire et d’un soutien à tous les niveaux politiques pour une protection du climat qui mérite ce nom et pour une transition énergétique décentralisée avec une valeur ajoutée régionale maximale.

 

2-Discussion

            Peter Dörrenbächer (Université de la Sarre, animation)remercie les intervenants pour leurs présentations très diversifiés, en regrettant la faible évocation de la dimension grand-régionale et transfrontalière.

Il propose les questionnements suivants pour structurer la discussion :

  • comment de référer à la Grande Région ?
  • quels sont les phénomènes transfrontaliers ?
  • quels sont les possibilités de projet transfrontaliers ?
  • pour y parvenir : quels projets déjà existants, quels interlocuteurs ?
  • comment intensifier la coopération transfrontalière en développant les expérimentations et permettre ainsi à la Grande Région de devenir une région transfrontalière modèle dans le domaine du développement durable

Constats partagés

La Grande Région est rarement le cadre des contacts et des coopérations.

La mobilisation des citoyens est un enjeu fort.

L’identification des autorités compétentes et la diversité des procédures dans chaque versant de la Grande Région sont un obstacle à la coopération. Manuel Mavel évoque alors le travail mené dans le cadre du groupe de travail « environnement » du Sommet d es exécutif : la réalisation d’un guide des procédures transfrontalières  de consultation dans le domaine du développement durable. Il sera publié dans quelques semaines.

Il est nécessaire pour les acteurs locaux d’élargir leurs horizons et de saisir l’opportunité donnée par le forum de l’UniGR CBS pour développer la coopération transfrontalière.

            Propositions     

Avec le soutien méthodologique de l’UniGR CBS (et si cela est possible aussi, des fonds Interreg) :

– constituer un réseau ente acteurs des versants de la Grande Région  permettant d’enrichir collectivement les réflexions par l’échange de démarches et de pratiques (avec un focus sur la mobilisation des citoyens) ;

– réfléchir à la constitution d’une base de données partagées ;

– réfléchir à l’intérêt de la création d’une Agence Grand régionale.             

Pour aller plus loin

Site de l’UNIGR CBS  :   http://cbs.uni-gr.eu/

 

 

 

 

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Conférence Franco – Allemande en ligne : l’impact du Covid-19 sur les transports et les nouvelles mobilités (Inspire Metz en partenariat avec le WTC Metz-Saarbrücken et Behr Consulting) 25 juin 2020

Inspire Metz|e-conférence| 25 juin 2020

« L’impact de la Covid-19 sur les transports et les nouvelles mobilités »

 

 

Cet événement organisé par l’agence d’attractivité Inspire Metz, en partenariat avec le WTC Metz-Saarbrücken et Behr Consulting, dont Danièle Behr assurait la modération, a réuni des chercheurs et entrepreneurs français et allemands qui ont dialogué autour de trois thèmes :

  • regards croisés sur l’impact de la crise sanitaire sur les transports (mer, air, fer, route, transports en commun etc..) et les nouvelles mobilités y compris les nouveaux modes de mobilités. L’évolution en milieu urbain avec les transports en commun et les alternatives ;
  • comparatif Allemagne-France concernant l’impact de la crise sur l’industrie automobile y compris les véhicules électriques, hybrides, hydrogène, et les aides de l’Etat ;
  • témoignages de Metz Métropole et de la Ville de Trèves sur l’impact de la Covid-19 sur les transports en commun dans leurs territoires respectifs et les alternatives mise en place.

 

Les intervenants

Géraud ACQUIER

Chef de Projet Associé Coopérative de Mobilité ITER

Géraud ACQUIER dispose d’une formation en aménagement et développement territorial – de l’Université Toulouse 2.

Il intervient pour le compte des collectivités locales et d’acteurs privés dans les domaines de la planification de la mobilité, des transports et des modes actifs. Il dispose d’une expérience de plus de 20 ans dans ce domaine.

Il est intervenu pour des régions, des agglomérations ainsi que des territoires ruraux, notamment sur des problématiques de plans de déplacements urbains, de schémas de modes doux ou d’études de tarification.

 

Thomas ANSELME

Directeur de la Mobilité et des Espaces Publics – Metz Métropole
Thomas ANSELME est Ingénieur Divisionnaire des Travaux Publics de l’Etat.
Il a d’abord travaillé durant 7 ans de 2007 à 2014 comme Chargé d’Etude puis comme Responsable de service dans le domaine de l’analyse de la mobilité et la modélisation des déplacements au CEREMA Normandie Centre.

De 2014 à 2018 il a été Chef du district de Metz à la DIR EST en charge de l’exploitation des autoroutes non concédées en Moselle et en partie en Meurthe et Moselle (A30, A31, RN431, etc.…).

Depuis 2018, il est Directeur de la Mobilité et des Espaces Publics à Metz Métropole, en charge de la mise en œuvre de la compétence mobilité et de la compétence voirie de la Métropole.

 

Jean-Luc BROSSARD

Directeur Recherche et Développement et du programme Véhicule à Faible Empreinte Environnementale PFA Filière  Automobile et Mobilités.

Jean-Luc Brossard est ingénieur civil des Mines de formation et a démarré sa carrière chez Matra Automobile en 1986, dont il fut successivement Responsable des essais, Directeur de projets (Avantime Renault, Espace etc.…) puis Directeur Technique.

En 2003, il rejoint Ferrari, comme Chef de projet Coupé-Spider, puis Maserati en 2005 comme Directeur Technique et du Développement Produit ainsi que Véhicules Line Executive Fiat.

En 2007 il devient Vice-président engineering de Pininfarina. Fin 2008, il revient en France pour intégrer PSA Peugeot Citroën, au poste de Directeur de l’Ingénierie Avancée et des innovations.
Depuis le 1er janvier 2015, il a rejoint la PFA (Filière Automobile et Mobilités) comme Directeur de la R&D et du programme Véhicule à Faible Empreinte Environnementale.

 

Andreas KNIE

Directeur de recherche pour la mobilité digitale et la différenciation sociale Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung. Professeur de Sociologie – Technische Universität Berlin.

Andreas KNIE est diplômé en sciences politiques – Université de Marburg et FU Berlin -Université de Berlin. Il a obtenu son doctorat en 1990 et son habilitation à diriger des recherches en 1994 à la TU Technische Universität de Berlin.

Depuis 1988 il est chercheur en sciences politiques au Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung et professeur de sociologie à la TU Berlin – Technische Universität.

De 2006 à 2018 il a été directeur général du Innovationszentrum für Mobilität und gesellschaftlichem Wandel (InnoZ) GmbH à Berlin et de 2017 à 2019 directeur de recherche en sciences politiques au WZB – Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung.

Depuis 2018 il est directeur scientifique dans l’entreprise Choice GmbH et directeur de recherche pour la mobilité digitale et la différenciation sociale depuis 2019 au Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung avec Dr. Weert CANZLER.

 

Steffen MAIWALD

Directeur des ventes – Membre du Conseil d’Administration SWT AöR – Stadtwerke Trier

Diplômé d’études commerciales supérieures, Steffen MAIWALD a démarré son parcours professionnel en 1995 chez PreussenElektra AG. En 1998 il a été nommé directeur des ventes de PreussenElektraAG.

De 2000 à 2005 il a dirigé l’agence commerciale de Berlin du groupe E.ON Sales & Trading GmbH, puis il a été en charge de la gestion et du  contrôle des ventes.

Dans les années qui ont suivi il a été fondé de pouvoir et membre du conseil d’administration de E.ON Bulgaria Sales EAD.

A partir de 2012 il a été directeur général de Stadtwerke Hanau GmbH en Hesse.
Le 1er juillet 2019 il a été nommé directeur des ventes et membre du conseil d’administration de SWT AöR – Stadtwerke Trier.

Steffen MAIWALD est également membre du conseil d’administration de LDEW – Landesverband der Energie und Wasserwirtschaft von Hessen – Rheinland-Pfalz.

 

Raimund NOWAK

Directeur Général, Région Métropolitaine Hanovre Brunswick Göttingen Wolfsburg GmbH

La Région Métropolitaine Hanovre Brunswick Göttingen Wolfsburg fait partie des régions leaders au monde pour l’industrie automobile. La Région Métropolitaine est composée de 60 communes, 15 universités et centres de recherche, 40 entreprises et le Land de Basse-Saxe. La Région Métropolitaine est une des régions leaders en Europe pour le développement, la construction et l’utilisation de véhicules électriques.

Raimund NOWAK est responsable de plusieurs projets nationaux et internationaux dans le domaine de l’électromobilité et la transition énergétique. Les axes forts sont l’élaboration de concepts régionaux pour le déploiement de l’électromobilité et la transformation de flottes communales par l’intégration de véhicules électriques.

La Région Métropolitaine est en charge d’une des plus grandes flottes communales électriques en Europe.

 

 

Points saillants des échanges

 

France

Allemagne

Observation des modifications de comportement (à partir d’enquêtes, des remontées du terrain, du traçage des déplacements) Forte réduction de l’utilisation des transports aériens, ferrés longue distance, transports en commun (supérieure à 85 %).

Réduction moindre de l’utilisation des vélos (50 %) et des voitures (30 %)

 

Avec le développement du téletravail et du chômage partiel, les transports en commun ont été les grands perdants, au bénéfice du vélo et de la voiture, ce qui a obligé les autorités organisatrices à revoir leur offre à la baisse.

 

On observe dans la phase de déconfinement une diminution des mobilités professionnelles de 20 %.

Perspectives et enjeux Les transports en communs seront amenés à redimensionner leurs offres :

·       en milieu urbain en innovant pour « le dernier kilomètre » (ex : trottinettes électriques) ;

·       en milieu rural en les densifiant.

 

Le vélo devra trouver des espaces pour se développer en ville et faire l’objet d’un soutien location abordable, aide à l’achat).

 

La voiture individuelle ne disparaîtra pas (attachement culturel en Europe comme en Amérique du nord), mais la perception de la voiture est beaucoup plus critique.

 

L’enjeu est de soutenir le marché des véhicules décarbonées (électriques, hydrogène) en étant vigilant sur la souveraineté dans l’approvisionnement des matières premières et des infrastructures (à l’échelle européenne).

 

Le covoiturage et l’autopartage doivent être encouragés.

 

 

 

La France a l’ambition d’être la première nation / utilisation de véhicules électriques.

 

La multimodalité et le multiusage doivent être une priorité dans la réflexion.

 

 

Les plans de soutien au secteur automobile doivent exclure la production de véhicules thermiques.

 

Le développement de véhicules de petite taille doit être une priorité en concertation à l’échelle européenne.

 

La numérisation à tous les niveaux est un enjeu essentiel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au cœur de l’Europe, une Grande Région à conforter

Plus de 11,5 millions de citoyens, soit 2,3 % de la population de l’Union Européenne, vivent dans la « Grande Région », cet espace situé au cœur de l’Europe qui s’étend sur plus de 65 000 km2 de la Wallonie à la Rhénanie-Palatinat en passant par la Sarre, la Lorraine et le Grand-Duché de Luxembourg.

Après 1945, la France et l’Allemagne ont décidé d’ancrer à leurs frontières les principes de la reconstruction économique et de la réconciliation politique. Cette évolution a favorisé le développement de la coopération transfrontalière sur laquelle l’Union Européenne s’est ensuite appuyée pour promouvoir l’effacement des frontières.

Ainsi, au fil du temps, et surtout depuis la fin des années soixante, , des relations fortes – bilatérales puis multilatérales dans un premier espace « Sar-Lor-Lux » – se sont créées à l’échelle de la Grande Région (GR).Des réseaux d’acteurs se sont organisés et une culture commune a progressivement émergé. Cet espace a été conforté par la suppression des frontières instituée par l’accord de Schengen en 1985.

Un espace structuré

La gouvernance de cet espace s’est progressivement structurée autour de trois piliers, à partir des années 80, avec la création :

  • en 1986, du Conseil parlementaire interrégional (CPI) consultatif réunissant des élus de chaque versant ;
  • en 1995, du Sommet des exécutifs de la Grande Région, réunissant régulièrement les responsables politiques au plus haut niveau des régions partenaires, complété en 2008 par des conférences ministérielles sectorielles et des groupes de travail thématiques ;
  • en 1997, du Comité économique et social de la Grande Région (CESGR) rassemblant les acteurs de la société civile.

Parallèlement à ces instances, des outils ont peu à peu été institués afin d’intensifier la coopération transfrontalière :

  • en 1999, le bureau commun Luxembourg-Rhénanie-Palatinat-Sarre (Maison de la Grande Région) au Grand-Duché de Luxembourg ;
  • en 2014, le GECT Secrétariat commun du Sommet, pour répondre à la constante intensification de la coopération institutionnelle, à la nécessité d’assurer un suivi entre les présidences du Sommet et d’apporter un soutien administratif quotidien aux travaux du Sommet ; il est hébergé dans les locaux de Maison de la Grande Région inaugurée à Esch-sur-Alzette en 2015 ;
  • et l’Observatoire Interrégional de l’Emploi (OIE), le CRD-Eures, la Task Force Frontaliers, le Système d’information géographique (SIG) Grande Région, le Portail statistique de la Grande Région, etc.

Dans le même temps, des réseaux se sont structurés dans de nombreux domaines : Conseil Interrégional des Chambres des Métiers (CICM), Université de la Grande Région (UniGR), Espace culturel de la Grande Région, réseaux de villes (Tonicités, Quattropole), Luxlorsan, etc.

Enfin, des coopérations de proximité ont été institutionnalisées afin de favoriser les rencontres citoyennes (Groupement Européen des Ardennes et de l’Eifel) ou le développement d’agglomérations transfrontalières (Eurodistrict SaarMoselle, GECT Alzette Belval).

Depuis 1990, les cinq générations de programmes européens Interreg A qui se sont succédé ont permis de soutenir des projets de développement régional intégré – c’est-à-dire un développement économique, social et territorial harmonieux – entre les versants de la Grande Région.

L’ambition des promoteurs de la Grande Région consistait à construire un espace de coopération au cœur de l’Europe, une « petite Europe au quotidien ».

Printemps 2020, un édifice ébranlé mais…

L’irruption brutale de la Covid-19 a secoué durement cet édifice construit au fil du temps. Très rapidement, les frontières se sont fermées sous la pression des Etats, bien loin de l’esprit de Schengen qui avait permis de faire de la Grande Région un espace ouvert. La mobilisation des Exécutifs du Sommet de la Grande Région est apparue pour le moins assez tardive.

Cependant, des actions de coopération ont été maintenues grâce aux réseaux existants des administrations des différents versants et des structures transfrontalières. Elles ont permis de répondre, en particulier, aux interrogations des travailleurs frontaliers et de leurs employeurs, mais aussi des étudiants et des apprentis. Et plus prioritairement encore, dans le domaine de la santé, l’accueil de malades français par le Luxembourg, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat a constitué un geste fort et visible.

Par ailleurs, de nombreux acteurs politiques – notamment des maires frontaliers – et  des citoyens des différents versants se sont également exprimés dans les médias (cf. La Lettre de l’IGR Spécial frontières Avril-Mai 2020).

Ces réactions, positives, issues du monde politique et aussi de la société civile sont porteuses d’espoir. Elles peuvent servir de base à la construction d’une Grande Région (GR) plus solide, plus cohérente, plus intégrée et plus efficace. Cela suppose toutefois de dépasser les bonnes intentions pour analyser en profondeur ce qui a dysfonctionné et d’examiner plus précisément les conditions de la réussite.

Des dysfonctionnements 

L’efficacité des coopérations transfrontalières, notamment dans la GR, dépend de la mise en place et/ou de l’articulation d’instances et d’outils qui se situent à différents niveaux et qui sont amenés à interagir. Examinons-les et portons un regard sur ce qui a dysfonctionné à chaque niveau.

Au niveau européen

L’Union Européenne ne dispose, dans le domaine sanitaire, que d’une compétence d’appui et ne peut donc au mieux que tenter de coordonner l’action des Etats membres sous forme de recommandations.

Dès lors, face à une menace pourtant transnationale, l’Europe a donné le sentiment aux citoyens d’un manque d’anticipation, de coordination et de protection dans un contexte marqué par des conflits autour de recherche de masques, d’appels à l’aide restés lettre morte dans un premier temps, de rétention de matériel, de stratégies de confinement différentes et de fermetures unilatérales de frontières. Autant d’entailles faites au pacte européen qui nous lie et aux valeurs qui en sont le socle.

Au niveau de chaque Etat

La très faible prise en compte de la spécificité des régions transfrontalières par la plupart des États est apparue très clairement. L’absence d’approche concertée entre les Etats concernés sur les problématiques des régions transfrontalières a accentué ce phénomène. 

Au niveau de chaque région frontalière

Les mobilisations dans chaque versant ont été très souvent dispersées. En France, dans le Grand Est, l’action du Conseil régional a voisiné avec des expressions départementales et un relatif silence des métropoles. En Allemagne, la concertation a été faible entre la Sarre et la Rhénanie-Palatinat, avec parfois des prises de décisions assez divergentes.

Au niveau de la Grande Région

La mobilisation du Sommet des Exécutifs de la Grande Région a été très tardive – première réunion plénière le 28 avril – et peu opérationnelle, au-delà de l’affirmation d’une volonté commune visant à éviter toute forme de repli.

Le CESGR a réagi le 13 mai par le biais d’une lettre ouverte à la Présidence sarroise du Sommet des Exécutifs, et le CPI a adopté une résolution le 5 juin dernier.

Force est de constater que jusqu’alors, les relations sont restées plutôt bilatérales : tribune conjointe dans la presse de Stephan Toscani et Patrick Weiten, déclaration médiatique commune de Jean Rottner et Tobias Hans en avril, tenue de l’Assemblée parlementaire franco-allemande en mai.

Clarifier pour avancer

L’efficacité de l’action publique dans l’espace transfrontalier grand régional dépend de la volonté des responsables politiques et des administrations publiques, mais aussi de l’implication des acteurs économiques, sociaux, associatifs et culturels.

Malgré des imperfections, ces conditions sont plutôt réunies dans la GR. Mais cette efficacité dépend aussi d’une clarification de l’action menée par chacun aux différents niveaux de coopération. Il faut donc faire un travail de clarification niveau par niveau.

Prendre la mesure du fait transfrontalier au niveau de chaque Etat central

 On l’a déjà noté, la crise a clairement mis en évidence l’absence d’une véritable prise en compte de la spécificité des régions transfrontalières par la plupart des États, même ceux qui sont organisés de manière très décentralisée.

Il convient dès lors de renforcer dans chaque Etat le pilotage stratégique du fait frontalier et faciliter la coordination des acteurs du niveau central avec ceux du niveau régional. Cela suppose d’imaginer une fonction interface entre le central et le local.

Dans ce cadre, conforter la déconcentration de la diplomatie de proximité apparaît une nécessité : par exemple en nommant dans chaque versant une personnalité désignée par le pouvoir central susceptible de créer du lien avec les responsables locaux. En France, il pourrait s’agir d’un délégué interministériel.

Imaginer des instances de coopération partagée  

Le traité d’Aix-la-Chapelle constitue un réel progrès dont il est possible de s’inspirer car il crée des instances de coopération partagée entre les pouvoirs locaux et les représentants des Etats à l’échelle de la Grande Région. Cette disposition pourrait entre étendue à d’autres, vers d’autres versants, à travers deux initiatives :

  • d’une part, la création d’un comité de coopération transfrontalière à l’échelle de la Grande Région qui pourrait élargir l’instance du Sommet des Exécutifs à des députés de chaque Etat issus de chaque versant ;
  • d’autre part, la modification du CPI pour aller vers une assemblée parlementaire représentative des deux niveaux tant central que régional. 

Clarifier l’ambition transfrontalière dans chaque versant 

L’action transfrontalière de la GRT s’organise d’abord dans chacune de ses composantes. Il est essentiel que le portage politique par les acteurs concernés dans chaque versant soit plus cohérent, plus lisible et plus efficace. En veillant à mieux articuler les différentes échelles de relations et coopérations locales et transfrontalière, dans une gouvernance plus participative. Mettre en place au niveau de chaque versant de la Grande Région une instance de liaison et de coordination entre les acteurs du territoire pourrait alors être utile.

 

Renforcer la Grande Région

L’idée est largement développée dans les lignes qui précèdent, la Grande Région, située à la convergence entre les autres niveaux de coopération, est un vecteur essentiel du développement des territoires de cet espace. La crise qui l’a frappée peut et doit être l’occasion d’un approfondissement de sa construction pour une meilleure efficacité.

 Plusieurs pistes de travail méritent d’être creusées

La Grande Région s’appuie sur trois instances institutionnelles qui mènent des travaux intéressants mais dont les réflexions mériteraient d’être davantage coordonnées et valorisées.

Il appartient au Sommet des Exécutifs de la Grande Région d’organiser des coordinations plus régulières entre le Sommet, le CPI et le CESGR tout en s’appuyant sur les organismes d’observation du territoire (Task Force Transfrontalière, IBA/OIE, centre de recherches sur les frontières de l’UniGR, etc.) .

Malgré les efforts de chacun, la vision stratégique du Sommet est trop peu visible et trop peu lisible pour les citoyens alors qu’un Schéma de Développement Territorial de la Grande Région est en cours de finalisation, après une large concertation des réseaux transfrontaliers et des acteurs des différents versants. Il a été présenté en janvier 2020 aux ministres de l’Aménagement du territoire de chaque versant et doit être validé à l’occasion du Sommet des Exécutifs de la Grande Région le 18 juin.

Cela suppose l’affirmation d’une stratégie grand régionale à travers une communication forte. Cette stratégie doit intégrer la dimension sanitaire, à travers :

  • la mise en place d’un observatoire sanitaire qui fédère et articule les données et les connaissances ;
  • le développement de capacités industrielles pour la production d’équipements médicaux ;
  • le développement de solutions cliniques et scientifiques pour prévenir et maîtriser les risques épidémiologiques et sanitaires futurs à l’échelle de la Grande Région.

Elle doit également promouvoir fortement le Schéma Régional de Développement Territorial de la Grande Région enrichi des leçons tirées de la crise sanitaire afin de mieux prendre en compte encore les nouveaux enjeux liés à un nouveau type de développement.

Les thématiques de la digitalisation, de la valeur ajoutée sociale, de la mobilité, de la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement méritent d’être particulièrement mises en avant.

Les moyens pour renforcer le fait « grand régional » doivent également être mis en avant dans cette stratégie, car ils sont porteurs de mobilisation collective et d’une forte visibilité. Il s’agit notamment de :

  • la participation des citoyens; 
  • la culture;
  • le tourisme et la promotion de la Grande Région.

Enfin, il apparaît urgent de prendre l’initiative d’une réflexion sur le télétravail visant à dépasser les conventions bilatérales existantes par un conventionnement à l’échelle de la Grande Région, dans un esprit d’équité au regard des dimensions de fiscalité, de cotisations sociales, de compétitivité des entreprises, de captation de la main-d’œuvre et de développement des territoires. Cette réflexion devra associer l’ensemble des parties prenantes : Etats, employeurs, salariés, territoires.

 

Gouvernance et communication

La mise en œuvre d’une stratégie « grand régionale » doit s’appuyer sur une gouvernance plus efficace. La question de l’organisation politique de la Grande Région ne peut pas être éludée.

À l’évidence, le système de rotation biennale, de la présidence du Sommet des Exécutifs de la Grande Région présente de réelles limites malgré la qualité des responsables politiques de chaque versant. Cette modalité rend difficile toute identification de celui ou de celle qui préside ainsi pour une durée limitée aux destinées de la Grande Région.

Tout en évitant d’entrer dans un processus complexe de réorganisation, il faut examiner les conditions permettant à la fois une plus grande continuité et une meilleure réactivité de la gouvernance :

  • en confortant le principe de la « troïka » associant, pour les décisions importantes, la Présidence en cours, la Présidence précédente et la Présidence à venir ;
  • en imaginant une configuration réduite de type G5 (cinq régions) activée en cas de crise.

Dans ce cadre, une communication plus affirmée apparaît nécessaire. Celle-ci doit s’appuyer encore davantage sur le site web de la Grande Région et mettre encore plus en évidence les projets et actions menés pour améliorer la vie des habitants.

Une partie de ces projets et actions sont soutenus dans le cadre du programme Interreg qui gagnerait aussi à les valoriser davantage.

Enfin, on ne peut toujours pas nommer la Grande Région. Cette absence de nom générique n’est pas un détail car il obère bien évidemment son identification par les citoyens. Sans entrer dans une démarche trop complexe, la prochaine Présidence du Sommet pourrait engager une démarche largement participative pour attribuer un nom générique la Grande Région.

L’Union Européenne à la croisée des chemins

Toutes les observations et les propositions qui précèdent s’inscrivent assurément dans un cadre plus vaste : celui de l’Union Européenne. Parce qu’il regroupe des Européens convaincus, l’Institut de la Grande Région formule un certain nombre d’observations – voire des recommandations – susceptibles de relancer l’Union et de lui redonner un nouveau souffle.

Parmi elles :

  • le renforcement de l’intégration politique, sociale et économique de l’UE afin de conforter l’anticipation et la coordination entre les États ;
  • cela suppose notamment de lancer une réflexion sur une augmentation du budget de l’UE, avec en premier lieu un transfert limité et progressif des recettes entre les États membres et l’Union sous la houlette d’institutions européennes démocratiques;
  • la création au sein du Parlement européen d’une instance dédiée à la coopération dans les domaines de la santé et de la solidarité, en priorisant les régions transfrontalières : recommandations en matière de gouvernance sanitaire – refonte et coordination des agences européennes –, de coopération transfrontalière – transferts de patients, circulation de matériel médical –, de relocalisation de la production des biens médicaux essentiels et de leurs achats groupés – équipements de protection, dispositifs médicaux, principes actifs, médicaments ; cette instance pourrait également promouvoir la recherche commune et la coordination pour le développement de nouveaux traitements ou vaccins;
  • plus globalement, cette instance pourrait être le prélude à une compétence sanitaire exercée par l’UE qui pourrait être expérimentée à l’échelle de la Grande Région.

 

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Im Herzen Europas: eine Großregion, die es zu stärken gilt

Mehr als 11,5 Millionen Bürger, also 2,3 % der Bevölkerung der Europäischen Union, leben in der « Großregion », dem Raum im Herzen Europas, der sich über mehr als 65.000 km2 von Wallonien nach Rheinland-Pfalz, zum Saarland, nach Lothringen und zum Großherzogtum Luxemburg erstreckt.

Der Umstand, dass Frankreich und Deutschland nach 1945 beschlossen, an ihren Grenzen die Grundsätze des wirtschaftlichen Wiederaufbaus und der politischen Versöhnung zu verankern, begünstigte die Entwicklung einer grenzüberschreitenden Zusammenarbeit, auf die sich später die Europäische Union stützte, um die Abschaffung der Grenzen zu voranzutreiben.

So sind im Laufe der Zeit und insbesondere seit Ende der sechziger Jahre auf der Ebene unseres großen regionalen Territoriums starke Beziehungen – zunächst bilateraler, dann multilateraler Art in einer ersten Region « Saar-Lor-Lux » – geschaffen und Netzwerke aufgebaut worden; nach und nach entstand eine gemeinsame Kultur. Dieser Raum ist durch die vom Schengener Abkommen 1985 eingeführte Abschaffung der Grenzen gefestigt worden.

 

Ein strukturierter Raum

Das Regierungs- und Verwaltungssystem dieses Raums wurde ab den 80er Jahren Schritt für Schritt um drei Säulen herum strukturiert. Dazu wurden folgende Gremien geschaffen:

 

  • 1986 der konsultative Interregionale Parlamentarierrat (IPR), in dem gewählte Vertreter jeder Teilregion zusammenkommen;
  • 1995 das Gipfeltreffen der Regierungschefs der Großregion, auf dem die politisch Verantwortlichen der Partnerregionen regelmäßig auf höchster Ebenen zusammentreffen, seit 2008 ergänzt durch sektorale Ministerkonferenzen und thematische Arbeitsgruppen;
  • 1997 der Wirtschafts- und Sozialausschuss der Großregion (WSAGR), der Akteure der Zivilgesellschaft zusammenbringt.

Parallel zu diesen Gremien wurden schrittweise Instrumente eingeführt, um die grenzüberschreitende Zusammenarbeit zu intensivieren:

  • 1999 das gemeinsame Büro Luxemburg-Rheinland-Pfalz-Saarland (Haus der Großregion) im Großherzogtum Luxemburg;
  • 2014 die Schaffung des gemeinsamen EVTZ-Sekretariats des Gipfeltreffens als Antwort auf die ständige Intensivierung der institutionellen Zusammenarbeit und die Notwendigkeit, die Kontinuität zwischen den Präsidentschaften des Gipfels sicherzustellen und die Arbeit des Gipfels täglich administrativ zu unterstützen; es ist in den Räumlichkeiten des 2015 in Esch-sur-Alzette eingeweihten Hauses der Großregion untergebracht;
  • sowie: das Interregionale Beschäftigungsobservatorium (IBO), das CRD-Eures, die Task Force Grenzgänger, das Geografische Informationssystem der Großregion (GIS), das Statistikportal der Großregion usw.

Zur gleichen Zeit wurden Netzwerke in vielen Bereichen strukturiert: der Interregionale Rat der Handwerkskammern (IRH), die Universität der Großregion (UniGR), der Kulturraum der Großregion, Städtenetzwerke (Tonicities, Quattropole), Luxlorsan usw.

Ferner wurden nachbarschaftliche Kooperationen institutionalisiert, um Bürgertreffen (Europäische Vereinigung für Eifel und Ardennen) oder die Entwicklung grenzüberschreitender Großräume (Eurodistrict SaarMoselle, EVTZ Alzette Belval) zu fördern.

Seit 1990 haben die sukzessiven fünf Generationen europäischer Interreg-A-Programme die Unterstützung von Projekten integrierter Regionalentwicklung – d.h. einer harmonischen wirtschaftlichen, sozialen und territorialen Entwicklung – zwischen den Teilregionen der Großregion ermöglicht.

Das Bestreben der Förderer der Großregion war es, im Herzen Europas einen Raum der Zusammenarbeit, ein « alltägliches kleines Europa » zu schaffen.

 

Frühjahr 2020, ein wankendes Gebäude aber…

Der brutale Ausbruch von Covid-19 hat dieses Gebäude im Zeitablauf stark erschüttert. Unter dem Druck der Staaten wurden sehr schnell die Grenzen geschlossen; dies war weit entfernt vom Geist von Schengen, der es möglich gemacht hatte, die Großregion zu einem offenen Raum zu machen. Die Mobilisierung der Regierungschefs für das Gipfeltreffen der Großregion erfolgte – gelinde gesagt – ziemlich spät.

Dennoch wurden dank der bestehenden Netzwerke der Verwaltungen der verschiedenen Teilregionen und der reaktiven grenzüberschreitenden Strukturen Maßnahmen getroffen, insbesondere die Befragung der Grenzgänger und ihrer Arbeitgeber, aber auch von Studenten und Auszubildenden. Und dies war noch vordringlicher im Gesundheitsbereich, in dem die Aufnahme Erkrankter aus Frankreich durch Luxemburg, das Saarland und Rheinland-Pfalz eine starke und sichtbare Geste darstellte.

Darüber hinaus haben sich viele politische Akteure – insbesondere Bürgermeister der Grenzgemeinden – und auch Bürger der verschiedenen Teilregionen in den Medien geäußert (vgl. Brief IGR Spécial frontières April/Mai 2020).

Diese positiven Reaktionen aus Politik und Gesellschaft machen Hoffnung. Sie können als Grundlage für die Schaffung einer stärkeren, kohärenteren, besser integrierten und effizienteren Großregion (GR) dienen. Dies erfordert jedoch, über gute Absichten hinauszugehen und eingehend zu analysieren, was nicht funktioniert hat, sowie die Erfolgsbedingungen genauer zu untersuchen.

 

Fehlfunktionen

Die Wirksamkeit der grenzüberschreitenden Zusammenarbeit, insbesondere in der GR, hängt von der Einsetzung und/oder der Artikulation von Instanzen und Instrumenten ab, die sich auf verschiedenen Ebenen befinden und zur Interaktion gebracht werden. Schauen wir sie uns an und werfen wir einen Blick darauf, was auf der jeweiligen Ebene nicht funktioniert hat.

Auf europäischer Ebene

Die Europäische Union verfügt im Gesundheitsbereich lediglich über eine unterstützende Zuständigkeit und kann daher allenfalls versuchen, das Vorgehen der Mitgliedstaaten in Form von Empfehlungen zu koordinieren.

Europa hat angesichts einer grenzüberschreitenden Bedrohung den Bürgern deswegen den Eindruck eines Mangels an Voraussicht, Koordination und Schutz vermittelt, in einem Kontext, der von Auseinandersetzungen auf der Suche nach Masken, Hilfsersuchen, die in der ersten Zeit auf taube Ohren stießen, Zurückhaltung von Material, unterschiedlichen Ausgangsbeschränkungen und einseitigen Grenzschließungen gekennzeichnet war. So viele Verstöße gegen das europäische Vertragswerk, das uns miteinander verbindet, und gegen die Werte, die ihm zugrunde liegen.

Auf der Ebene des einzelnen Staates

Die sehr geringe Berücksichtigung der Besonderheit grenzüberschreitender Regionen seitens der meisten Staaten ist dabei überaus deutlich geworden. Das Fehlen eines konzertierten Ansatzes zwischen den betroffenen Staaten hinsichtlich der Probleme grenzüberschreitender Regionen hat dieses Phänomen verstärkt.

Auf der Ebene der jeweiligen Grenzregion

Die Mobilisierungen in der jeweiligen Teilregion waren sehr oft unkoordiniert. Im Großen Osten Frankreichs standen die Aktionen des Regionalrats neben Äußerungen der Departements und einem relativen Schweigen der Großstädte. In Deutschland gab es kaum Abstimmung zwischen dem Saarland und Rheinland-Pfalz, was zu manchmal ziemlich voneinander abweichenden Entscheidungen führte.

Auf der Ebene der Großregion

Die Ausrichtung des Gipfeltreffens der Regierungschefs der Großregion erfolgte sehr spät – die erste Plenarsitzung fand am 28. April statt – und brachte kaum operative Ergebnisse, von der Bekräftigung des gemeinsamen Willens abgesehen, jeden Anschein von Passivität zu vermeiden.

Der WSAGR reagierte am 13. Mai mit einem offenen Brief an die saarländische Präsidentschaft des Gipfels und der IPR verabschiedete am 5. Juni eine Entschließung.

Es ist darauf hinzuweisen, dass die Beziehungen bis dahin eher bilateralen Charakter hatten: ein gemeinsames Presseforum von Stephan Toscani und Patrick Weiten, eine gemeinsame Presseerklärung von Jean Rottner und Tobias Hans im April, die Abhaltung der Deutsch-Französischen Parlamentarischen Versammlung im Mai.

 

Abklären um fortzuschreiten  

Die Wirksamkeit öffentlichen Handelns im grenzüberschreitenden Raum der Großregion hängt vom Willen der politisch Verantwortlichen und der öffentlichen Verwaltungen ab, aber auch von der Einbeziehung wirtschaftlicher, sozialer, kultureller Akteure sowie der Vertreter von Verbänden ab.

Trotz Unvollkommenheiten sind diese Bedingungen in der GGR im Wesentlichen erfüllt. Diese Wirksamkeit hängt jedoch auch von einer Abklärung der Maßnahmen ab, die jeweils auf den verschiedenen Ebenen der Zusammenarbeit durchgeführt werden. Diese Abklärung muss daher auf jeder Ebene erfolgen.

Der Tatsache der grenzüberschreitenden Region auf der Ebene des jeweiligen Zentralstaats Rechnung tragen

Wie wir bereits festgestellt haben, hat die Krise deutlich gemacht, dass die meisten Staaten, selbst diejenigen, die sehr dezentral organisiert sind, die Besonderheiten der grenzüberschreitenden Regionen nicht wirklich berücksichtigen.

Es ist deshalb angebracht, im jeweiligen Staat die strategische Steuerung der grenzüberschreitender Handlungsmöglichkeiten zu verstärken und die Koordination der Akteure der zentralen Ebene mit denen der regionalen Ebene zu erleichtern. Dies erfordert die Einrichtung einer Schnittstellenfunktion zwischen dem Zentralen und Lokalen.

In diesem Zusammenhang scheint es eine Notwendigkeit zu sein, die Dekonzentration derNachbarschaftsdiplomatie zu verstärken: zum Beispiel könnte in jeder Teilregion eine vom Zentralstaat bestimmte Persönlichkeit ernannt werden, die eine Verbindung mit den Verantwortlichen vor Ort herstellen konnte. In Frankreich könnte dies ein interministerieller Delegierter sein.

Beispiele von Instanzen gemeinsamer Zusammenarbeit ausdenken

Der Vertrag von Aachen stellt einen echten Fortschritt dar, der als Inspiration dienen kann, da er Instanzen gemeinsamer Zusammenarbeit zwischen lokalen Behörden und Vertretern der Staaten auf der Ebene der Großregion schafft. Diese Bestimmung könnte mittels zweier Initiativen auf andere Teilregionen ausgedehnt werden:

  • einerseits die Schaffung eines Ausschusses für grenzüberschreitende Zusammenarbeit auf der Ebene der Großregion die den Gipfel der Exekutivorgane der Großregion auf Abgeordnete jedes Staates von beiden Seiten des Berges ausdehnen könnte ;
  • andererseits die Transformation des IPR in eine für beide Ebenen repräsentative parlamentarische Versammlung die sowohl die zentrale als auch die regionale Ebene vertritt.

 

Abklärung der grenzüberschreitenden Ambitionen in jeder Teilregion

Die grenzüberschreitenden Aktionen der GRR erfolgen in erster Linie in jeder ihrer Teilregionen. Es ist dabei wesentlich, dass die politische Unterstützung durch die zuständigen Akteure in der jeweiligen Teilregion kohärenter, deutlicher und effizienter wird und eine bessere Artikulation der verschiedenen Ebenen von Beziehungen und grenzüberschreitender Zusammenarbeit in einem stärker partizipatorisch ausgerichteten Regierungs- und Verwaltungssystem sichergestellt wird. Die Einrichtung einer Verbindungs- und Koordinierungsstelle zwischen den Akteuren vor Ort auf der Ebene der Teilregionen der Großregion könnte dann nützlich sein.

Die Großregion stärken  

Der Gedanke ist bereits weiter oben breit entwickelt worden: Die Großregion, die sich in der Konvergenz zwischen den anderen Ebenen der Zusammenarbeit befindet, ist ein wesentlicher Treiber der Entwicklung der Gebiete in diesem Raum. Die Krise, von der sie getroffen wurde, kann und muss Anlass für eine Vertiefung ihres Ausbaus für mehr Effizienz sein.

Es lohnt sich, mehrere Vorgehensweisen zu erkunden

Die Großregion stützt sich auf drei institutionelle Instanzen, die interessante Arbeiten durchführen, deren Erörterungen jedoch eine stärkere Koordinierung und Beachtung verdienen.

Es liegt in der Zuständigkeit des Gipfels der Regierungschefs, eine regelmäßigere Koordinierung zwischen dem Gipfeltreffen, dem IPR und dem WSAGR in die Wege zu leiten (unter Rückgriff auf die Beobachtungsorgane des Territoriums (Grenzüberschreitende Task Force, IBA/OIE, Grenzforschungszentrum UniGR, usw.).

Trotz der Bemühungen aller Seiten ist die strategische Vision des Gipfels für die Bürger zu wenig sichtbar und deutlich, obwohl ein Raumentwicklungskonzept der Großregion nach einer umfassenden Abstimmung mit den grenzüberschreitenden Netzwerken und Akteuren der verschiedenen Teilregionen fast fertiggestellt ist. Es wurde im Januar 2020 den Ministern für Regionalplanung der Teilregionen vorgelegt und soll anlässlich des Gipfeltreffens der Regierungschefs der Großregion am 18. Juni verabschiedet werden.

Dies setzt die Bekräftigung einer großen regionalen Strategie durch starke Kommunikation voraus. Diese Strategie muss die Dimension der Gesundheit integrieren durch:

  • die Einrichtung eines Gesundheitsobservatoriums, das Daten und Wissen zusammenfasst und artikuliert;
  • die Entwicklung industrieller Kapazitäten zur Herstellung medizinischer Ausrüstung;
  • die Entwicklung klinischer und wissenschaftlicher Lösungen zur Verhinderung und Beherrschung künftiger epidemiologischen und gesundheitlichen Risiken auf der Ebene der Großregion.

Sie muss gleichermaßen nachdrücklich das um die Schlussfolgerungen aus der Gesundheitskrise erweiterte Raumentwicklungskonzept der Großregion fördern, um den mit einem neuen Typ von Entwicklung verbundenen neuen Herausforderungen besser Rechnung tragen zu können.

Dabei sollten auch die Themen Digitalisierung, sozialer Mehrwert, Mobilität, Kampf gegen die globale Erwärmung und Erhaltung der Umwelt besonders in den Vordergrund gestellt werden.

Die Mittel zur Stärkung der Handlungsmöglichkeiten der Großregion sollten in dieser Strategie ebenfalls hervorgehoben werden, da sie kollektive Mobilisierung und hohe Sichtbarkeit schaffen. Dazu zählen vor allem:

  • die Beteiligung der Bürger;
  • die Kultur;
  • der Tourismus und die Werbung für die Großregion.

 Schließlich erscheint es dringend erforderlich, eine Debatte zur Telearbeit zu initiieren, die das Ziel hat, durch ein Abkommen auf der Ebene der Großregion über bestehende bilaterale Übereinkommen hinauszugehen, im Geist der Billigkeit hinsichtlich von steuerlichen Aspekten, Sozialbeiträgen, der Wettbewerbsfähigkeit von Unternehmen, der Rekrutierung von Arbeitskräften und der territorialen Entwicklung. Diese Überlegungen sollte die Gesamtheit der Akteure einbeziehen: Staaten, Arbeitgeber, Arbeitnehmer, Regionen.

Regierungs-/Verwaltungssystem und Kommunikation

Die Umsetzung einer « großen regionalen » Strategie muss sich auf ein effizienteres Regierungs-/Verwaltungssystem stützen. Der Frage der politischen Organisation der Großregion kann nicht ausgewichen werden.

Das zweijährige Rotationssystem der Präsidentschaft des Gipfels der Regierungschefs der Großregion stößt trotz der Qualität der politisch Verantwortlichen der Teilregionen an unübersehbare Grenzen. Dieser Umstand erschwert die Identifizierung mit der Person, die für eine begrenzte Zeit über die Geschicke der Großregion präsidiert.

Obwohl vermieden werden sollte, einen komplexen Reorganisationsprozess zu beginnen, müssen die Bedingungen untersucht werden, die sowohl eine größere Kontinuität als auch eine bessere Reaktionsfähigkeit des Regierungs-/Verwaltungssystems ermöglichen:

  • durch Stärkung des « Troika »-Prinzips, das bei wichtigen Entscheidungen zur Zusammenarbeit der derzeitigen Präsidentschaft, der vorherigen Präsidentschaft und der künftigen Präsidentschaft führt;
  • durch Einrichtung eines kleinen Steuerungsgremiums vom Typ G5 (fünf Regionen), das im Krisenfall aktiviert wird.

In diesem Zusammenhang scheint eine aktivere Kommunikation notwendig. Diese muss sich noch stärker auf die Website der Großregion stützen und die Projekte und Maßnahmen zur Verbesserung des Lebens ihrer Bewohner stärker hervorheben.

Ein Teil dieser Projekte und Maßnahmen wird im Rahmen des Interreg-Programms unterstützt, das ebenso von einer stärkeren Herausstellung profitieren würde.

Des Weiteren gibt es noch immer keinen Namen für die Großregion. Dieses Fehlen eines generischen Namens ist kein Detail, da es dadurch den Bürgern ganz offensichtlich schwerfällt, sich mit ihr zu identifizieren. Ohne ein übermäßig komplexes Verfahren zu beginnen, könnte die nächste Gipfelpräsidentschaft einen weitgehend partizipatorischen Prozess einleiten, um einen generischen Namen für die Großregion zu finden.

 

Die Europäische Union am Scheideweg

Alle vorstehend gemachten Bemerkungen und Vorschläge gehören sicherlich in einen größeren Rahmen: den der Europäischen Union. Als Vereinigung überzeugter Europäer formuliert das Institut der Großregion eine Reihe von Bemerkungen – und auch Empfehlungen – , die die Union wiederbeleben und ihr neuen Schwung geben könnten.

Dazu gehören:

  • Stärkung der politischen, sozialen und wirtschaftlichen Integration der EU, um die Voraussicht und Koordinierung zwischen den Staaten zu stärken;
  • dies setzt vor allem voraus, über eine Erhöhung des EU-Haushalts, in erster Linie mit einem begrenzten und schrittweisen Transfer der Einnahmen zwischen den Mitgliedstaaten und der Union unter Führung der demokratischen europäischen Institutionen nachzudenken;
  • die Schaffung eines Gremiums im Europäischen Parlament, das der Zusammenarbeit in den Bereichen Gesundheit und Solidarität gewidmet ist, wobei die grenzüberschreitenden Regionen Priorität genießen : Empfehlungen im Bereich des staatlichen Gesundheitswesens – Umgestaltung und Koordinierung der europäischen Agenturen –, der grenzüberschreitenden Zusammenarbeit – Transfer von Patienten, Umlauf medizinischen Materials –, Verlagerung der Produktion wichtiger medizinischer Güter und deren gemeinsamer Einkauf – Schutzausrüstung, medizinische Geräte, Wirkstoffe, Arzneimittel; dieses Gremium könnte ebenso die gemeinsame Forschung und die Koordinierung zur Entwicklung neuer Therapien oder Impfstoffe fördern ;
  • allgemeiner betrachtet könnte dieses Gremium der Auftakt zu einer EU-Zuständigkeit für den Gesundheitsbereich sein, die auf der Ebene der Großregion erprobt werden könnte.

 

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