UNE CIG BIEN TIMIDE
Les décisions affichées par la Conférence intergouvernementale du 19 octobre sur la coopération transfrontalière prolonge et conforte les engagements déjà pris en 2018 en matière de mobilité notamment dans le domaine ferroviaire. Cela n’est évidemment pas sans intérêt pour les 110 000 travailleurs frontaliers qui se rendent chaque jour au Luxembourg. Les intentions affichées en matière de formation des personnels soignant et de coopération universitaire en cours d’élaboration sont intéressantes mais elles mériteraient vraiment d’être précisées en 2022. L’élargissement du télétravail est acté mais la question de la fiscalité reste posé.
Il reste que tout cela apparaît encore bien timide. Nous sommes très loin d’une véritable coopération territoriale permettant d’avancer vers un développement beaucoup plus partagé et vers une communauté de vie sociale, culturelle et économique dépassant les frontières de nos deux pays. La logique actuelle, présentée par le CIG, vise clairement à accroitre le flux des frontaliers et rien n’est dit sur les déséquilibres croissants entre les territoires qui vont en découler.
Une véritable coopération transfrontalière devrait passer par une réflexion beaucoup plus approfondie. Elle doit être menée en lien avec les acteurs locaux, y compris ceux de la société civile. Au niveau politique, la clarification du rôle de chacun est de ce point de vue essentielle, notamment du côté français. Le sentiment qui domine, souvent exprimé par certains élus locaux est celui d’une impréparation et d’une mauvaise articulation de l’action les uns et des autres, voire d’une mise à l’écart de certains. Un véritable comité de pilotage du territoire lorrain, animé par le couple État-Région, mais associant très étroitement les acteurs dans la clarté et dans la durée s’impose désormais comme une vraie nécessité.
Une instance de même nature (associant communes et réseaux existants) serait aussi à instituer du côté du Grand- Duché.
L’Institut de la Grande région est prêt à prendre sa part dans cette réflexion.
Roger Cayzelle