5ème édition de la conférence transfrontalière sur les mobilités

D’ici le 1er janvier 2025, en France, les agglomérations de plus de 150.000 habitants devront intégrer sur leur territoire une ZFE-m (Zone à Faibles Emissions-mobilités), excluant les véhicules les plus polluants, selon la loi Climat et Résilience du 24 août 2021.

L’objectif : réduire la pollution, principalement le dioxyde d’azote et les particules fines pour éviter près de 48.000 morts par an en France.

Cet événement annuel sur la transition environnementale des territoires et les mobilités a proposé de mettre en perspective le déploiement des ZFE-m au sein de la Grande Région transfrontalière, ainsi que les défis qu’il représente.

Le secrétaire général et le vice-président de l’IGR pour la Lorraine ont participé à cette conférence qui a réuni, dans le Tiers-lieu d’inspiration, d’innovation & d’intelligence collective BLIIIDA (dont le directeur, Jean-Pierre BURGER, a  présenté l’historique et les ambitions en ouverture), dans le format d’une table ronde animée par Danièle BEHR :

  • Monsieur Cédric GOUTH, Président de l’agence Inspire Metz et Vice-Président Développement Economique à Eurométropole Metz
  • Monsieur Bruno MILLIENNE, Député des Yvelines (Mission Flash ZFE-m pour le gouvernement)
  • MadameBéatrice AGAMENNONE, Vice-Présidente Mobilités/Transports Eurométropole de Metz et adjointe au maire de Metz
  • Monsieur Alban BISSIELO, Président de la Fédération des Commerçants de Metz
  • MonsieurThierry SCHIDLER, Directeur Général Autocars SCHIDLER, Vice-Président Chambre de Commerce de la Moselle, Président FNTV Moselle
  • MonsieurBruno CHARPENTIER, Vice-Président Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Moselle, chef d’entreprise de l’entreprise Charpentier
  • Monsieur. Jean-Marie STRASSER, Unité Stratégies et Concepts, Ministère de l’environnement, du climat et du développement durable – Luxembourg
  • MadameEugenia KOLB, Ministère des Transports du Land de Bade Wurtemberg –Allemagne
  • MonsieurStéphane COOLS, Président Agence Wallonne de l’Air et du Climat – Belgique

Bruno Millienne, député des Yvelines et auteur d’une mission flash sur ce sujet, a rappelé les enjeux, en particulier sanitaires, de cette disposition de la loi Climat et Résilience du 24 août 2021et le retard de la France dans ce domaine. D’ici au  1er janvier 2025, après les 10 premières métropoles engagées dans la démarche depuis 2020 (suite à la Loi d’Orientation des Mobilités en 2019),  les agglomérations de plus de 150.000 habitants (soit 35) devront intégrer sur leur territoire une ZFE, excluant les véhicules les plus polluants pour réduire les rejets, principalement de dioxyde d’azote et de particules fines, auxquels sont imputables 48.000 morts par an en France.

Les lois françaises de 2019 et 2021 sont la transposition de la directive européenne 2008/50/CE concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe que par ailleurs la Commission européenne est en train de réviser.

Béatrice Agamennone  a souligné que la proximité de l’autoroute A 31, qui débouche au cœur de la ville, constitue un facteur majeur d’émission de particules fines. Les élus de l’Eurométropole de Metz, suite à des études en cours, devront arrêter prochainement le périmètre (au moins 50 % du territoire de la Métropole), les exclusions et les aides.

Thierry Schidler et  Bruno Charpentier, au nom des socio-professionnels, ont exprimé les inquiétudes quant au coût pour les entreprises (remplacement des flottes d’autocars et de véhicules utilitaires par des véhicules électriques) et la difficulté à acheminer touristes, matériaux (en particulier pour le secteur du bâtiment) et matériel depuis des plateformes à la périphérie des agglomérations.

Ils ont plaidés pour une concertation avec les élus, une mise en place souple et progressive et un accompagnement et des aides à destination des professionnels.

Bruno Millienne et Béatrice Agamennone ont souhaité rassurer en précisant que 2005 ne verra que la définition du périmètre et le début de la mise en place du plan d’action. Les inquiétudes devront être levées dans la concertation (entre élus locaux et l’état, entre les élus locaux et les professionnels pour les dérogations et les aides) et en s’appuyant sur le retour d’expériences des métropoles engagées dans la démarche depuis 2019.

Ils ont tous deux insisté sur la nécessaire harmonisation des mesures entre les agglomérations, sur l’indispensable communication et évoqué quelques pistes : incitation au covoiturage, bus à haut-niveau de service, carburants nouvelle génération et hydrogène pour les bus, etc.

Jean-Marie Strasser représentant le Grand-duché a souligné que le pays se conforme aux préconisations européennes de qualité de l’air en matière de transports grâce à la gratuité des transports publics, au développement des P+R, à la modernisation des flottes de véhicules professionnels, souvent électriques, à la mise en service du tramway, à l’encouragement au covoiturage et à la promotion de la multi modalité. Ces solutions ne s’étendent cependant pas au bassin d’emploi transfrontalier où l’automobile reste très largement dominante.

Eugenia Kolb,  du Land de Bade-Wurtemberg, a rappelé qu’en Allemagne, les « zones vertes » restreignant l’accès aux véhicules polluants dans les grandes villes, remontent à près de vingt ans. Elles sont au nombre de 48 en Allemagne, dont 13 en Bade-Wurtemberg.

Au début de la mise en œuvre, des craintes, des inquiétudes et même de l’hostilité se sont exprimées. La justice a obligé les villes à avancer et l’adhésion de la population a fortement progressé grâce à une concertation avec les parties prenante et la promotion pédagogique d’une mobilité durable.

Les « zones vertes » commencent même à être levées dans certaines villes, où les niveaux de pollution ont baissé.

Stéphane Cools pour la Wallonie a précisé que la Région wallonne n’est pas tenue  d’instaurer des ZFE, mais qu’elle entend limiter la circulation de véhicules polluants sur l’ensemble de son territoire retenu comme « Zone à Basses Emissions ».

Les grandes villes (comme Liège, Charleroi) sont en train de développer les transports en commun.

Des incitations fiscales (déduction pour le covoiturage et l’utilisation du vélo, taxation des véhicules les plus lourds) et des mesures plus directives (en 2025, les véhicules de société qui représentent 50 % du parc automobile wallon devront être électriques ; les véhicules sans filtre à particules seront interdits de circulation) sont mises en œuvre.

Au cours des échanges qui ont suivi avec les participants trois enjeux forts ont été soulignés :

  • La prise en compte des hausses du coût des services et prestations des entreprises après les investissements qu’elles auront faits ;
  • Le contrôle et le nécessaire temps de la pédagogie lorsque la mise en œuvre des ZFE sera effective ;
  • L’indispensable harmonisation des critères et mesures entre pays européens, entre versants de la Grande Région et à l’échelle des bassins de vie transfrontaliers.

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Les rencontres de l’IGR Rencontre avec les responsables du GECT Alzette Belval

Groupement Européen de Coopération Territoriale Alzette Belval

Vendredi 2 juin 2023  – Laboratoire – site de Micheville Audun-le Tiche

 

Dorothée HABAY-LÊ – Directrice du GECT Alzette Belval et Marine YERAL – Chargée de Missions, responsable du Développement, ont accueilli le vendredi 2 juin 2023 au matin, dans les magnifiques locaux du Laboratoire, une délégation de 10 membres de l’IGR pour une présentation d’une très grande qualité, de :

  • l’historique du GECT,
  • ses missions, son fonctionnement, sa gouvernance,
  • ses orientations stratégiques et les projets portés /soutenus (avec un focus sur la mobilité et la santé),
  • sa reconnaissance comme zone fonctionnelle dans le programme Interreg VI A.

Cette rencontre faisait suite à celle organisée le 30 novembre 2022 avec les responsables de la Société d’aménagement Agora à Esch Belval et le 24 mars 2023 avec le Directeur de l’Etablissement Public d’aménagement Alzette Belval.

Créé le 8 mars 2013, cet outil transfrontalier (mis en place par l’Union Européenne en juillet 2006  ) dote la coopération entre les collectivités françaises et luxembourgeoises d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière nécessaire pour mener à bien son  projet qui concerne de nombreux domaines afin de faire émerger une agglomération transfrontalière.

Il est conçu comme une plateforme de décision rassemblant les différents niveaux des instances de décision impliquées dans le projet d’aménagement du territoire. L’assemblée est composée par les Etats français et luxembourgeois, qui y sont représentés à parité aux côtés des autorités locales. Une présidence tournante assure le fonctionnement par alternance de cet organe décisionnel.

 Son périmètre couvre une zone de plus de 170 km², 13 communes : cinq du côté luxembourgeois (Esch-sur-Alzette, Sanem, Mondercange, Schifflange puis Rumelange depuis 2022), huit du côté français (constituant la Communauté de communes Pays-Haut Val d’Alzette), trois collectivités territoriales (la Région, les Conseil Départementaux  de la Moselle et  de Meurthe-et-Moselle) et concerne près de 110 000 habitants (dont 78% habitent du côté luxembourgeois) de part et d’autre de la frontière.

C’est sur ce territoire que se trouve la 2e ville du Grand-duché, Esch-sur-Alzette qui compte 35 000 habitants, alors que la  CCPHVA en compte 29 000.

 Si le territoire est petit, sa population est en croissance constante (arrivée de nouveaux habitants) et jeune (présence de l’Université à Belval) et plusieurs grands projets (publics et privés) s’y développent : Belval, Metzeschmelz, Rout Lëns (côté luxembourgeois), Eco quartiers de Micheville et Cantebonne etc.. (côté français) et celui transfrontalier à venir, Terres Rouges (dont 2/3 se situe du côté français).

500 partenaires de part et d’autre de la frontière sont actifs dans 19 réseaux transfrontaliers et 250 clubs sportifs sont recensés.

 Les échanges ont principalement porté sur :

  • l’enjeu de la construction d’une éco-agglomération transfrontalière et la stratégie qui en découle autour de 7 thématiques ;

  • 3 thématiques en particulier :

 

  • Le développement des transports et de mobilités durables: projet de Bus à Haut Niveau de Service pour relier Micheville (projet de Hub Mobilités) à Luxembourg, via Belval ;  développement des mobilités douces (en particulier le vélo) ;
  • La santé: questionnaire en ligne en 2022 auprès des habitants, réunions bilatérales puis communes entres acteurs français et luxembourgeois concernés, identification des solutions à moyen terme (Zone Organisée d’Accès aux Soins Transfrontaliers, Maison de Santé Pluriprofessionnelle Transfrontalière), et dépôt de 4 dossiers dans le cadre de l’appel à projet européen b-solutions 2.0 (les entités sélectionnées bénéficient du soutien technique d’experts transfrontaliers afin de définir précisément les obstacles et d’élaborer des solutions potentielles pour les surmonter) : soins de suite, réseaux de soins, communauté de gestion des urgences, affiliation transfrontalière à la sécurité sociale.
  • Le vivre-ensemble: actions touristiques et animations pour valoriser le territoire, soutien aux manifestations nationales, création de supports de communication (ex : jeu des 7 familles Alzette Belval).

La rencontre s’est conclue par une évocation d’une nouveauté dans le programme Interreg VI A : les zones fonctionnelles.

Elles s’inscrivent dans la priorité 3 du nouveau programme Interreg Grande Région 2021-2027: « Une Grande Région plus proche des citoyens ».

Une « zone fonctionnelle » est un espace de coopération transfrontalière qui dispose :

  • de relations socio-économiques existantes,
  • d’instances de gouvernance transfrontalières,
  • d’une stratégie de développement transfrontalière définie par des partenaires de part et d’autres de la frontière.

Les espaces de coopération transfrontalière reconnus en tant que « zones fonctionnelles » peuvent recevoir et gérer une enveloppe financière. Chaque zone fonctionnelle assure la gestion de ce financement en vue de réaliser des projets transfrontaliers qui répondent aux besoins spécifiques de leur territoire dans les domaines prioritaires de la zone : développement, éducation, environnement, mobilité, santé… dans une approche multisectorielle.

Le GECT Alzette Belval est reconnu comme zone fonctionnelle, ce qui signifie que le programme INTERREG lui réserve une enveloppe budgétaire de 5,5 millions € sur la période 2021-2027pour accompagner les projets répondant à sa stratégie territoriale et en lui permettant de gérer lui-même l’octroi des subventions.

Pour aller plus loin

La page du site du parlement européen relative aux GECT

https://www.europarl.europa.eu/factsheets/fr/sheet/94/groupements-europeens-de-cooperation-territoriale-gect-

 

Le document qui a servi de support aux interventions et aux échanges : Présentation PowerPoint GECT Alzette Belval 02 06 2023

 La stratégie 2021 – 2027 du GECT Alzette Belval : Stratégie GECT Alzette Belval version-definitive approuvee-AG211021

 

Le site du GECT

https://gectalzettebelval.eu/

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