Table ronde « Démographie à la luxembourgeoise : quelles conséquences pour notre cadre de vie ? »

Luxembourg – Chambre de commerce

17 septembre 2019

Le président et le secrétaire général de l’IGR étaient présents à cette manifestation organisée par l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-conseils (OAI) en collaboration avec la Fondation IDEA.

Parmi les quelque 80 participants, on pouvait noter la présence de Bruno Perdu, ambassadeur de France au Grand-Duché de Luxembourg.

L’exposé introductif, par Muriel Bouchet, directeur de la Fondation IDEA asbl, s’est focalisé sur l’évolution de la population résidente et de sa structure par âge, appréhendée sur la base de trois scenarii de projections démographiques de long terme (2060) basées sur les hypothèses d’une croissance annuelle du PIB de 3 %, de la productivité de 1 % et de l’emploi de 2 % :

  • une simulation de référence : 1 million d’habitants en 2060, caractérisée par l’augmentation sensible du nombre de frontaliers, un recours modéré à l’immigration et le vieillissement de la population ;
  • une autre simulation caractérisée par le gel des flux de frontaliers, une fort recours à l’immigration et un rajeunissement de la population ;
  • une dernière simulation fondée sur le gel de l’immigration nette, un très fort recours aux frontaliers et un vieillissement renforcé.

L’incidence sur la population totale, sa ventilation par âge et le nombre de frontaliers a été dégagée. Les conséquences possibles pour l’habitat et les infrastructures en fonction notamment du nombre prévu de ménages ou du nombre de personnes à mobilité réduite ont été également évoquées : convient-il de construire plus en hauteur, de construire davantage de zones mixtes ? Quelles conséquences concrètes pour l’aménagement des bâtiments, pour la voirie publique (accès à l’habitat, aux bâtiments officiels, aux transports publics, modes de stationnement, maisons de repos et de soins, etc.) ?

D’autres interrogations ont été formulées : quelle place pour l’automobile, les transports en commun ou l’habitat ? Quels défis plus globaux pour la cohésion sociale ?

Une table ronde, animée par Michel-Edouard Ruben, senior economist à la Fondation IDEA asbl, a suivi, avec la participation de : Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration et ministre à la Grande Région, Jos Dell, architecte et président de l’OAI, Marc Feider, ingénieur-conseil et vice-président de l’OAI, Christine Muller, architecte-urbaniste, et Patrick Bousch, coordinateur de la politique nationale à l’institut de recherche public luxembourgeois LISER.

Au cours de ses interventions, la ministre Corinne Cahen a rappelé les investissements dans les infrastructures de transport ainsi que les projets menés au niveau transfrontalier et a insisté sur le fait qu’il faut continuer à diversifier les lieux de travail, à travailler sur le covoiturage et le transport public afin de garantir une bonne work-life-balance à chacun et chacune. En ce qui concerne les défis du logement, la ministre a souligné l’importance de trouver des solutions en collaboration avec les communes.

Au travers des échanges entre les intervenants à la table ronde et les réponses qu’ils ont apportées aux questions des participants dans la salle, plusieurs enjeux ont été dégagés :

  • l’appréhension du concept de « construction durable » (écologiquement, économiquement, socialement) ;
  • la distinction à faire entre le prix du foncier (problème essentiel) et celui du logement lui-même ;
  • le développement d’alternatives à l’accession à la propriété et à la rigidité des logements ;
  • le logement locatif abordable ;
  • la communication entre les acteurs « professionnels » et avec les citoyens ;
  • une stratégie d’aménagement du territoire pensée à l’échelle de l’aire métropolitaine du « grand Luxembourg » et portée par une gouvernance adaptée.

Pour aller plus loin

Support de présentation de Muriel Bouchet : Support présentation M Bouchet Conference-OAI-IDEA-

Le retour d’OAI sur la manifestation : Notre cadre de vie face à l’évolution démographique OAI

 

 

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La mobilité transfrontalière – Enjeux et solutions

Centre Pompidou-Metz

11 septembre 2019

Le secrétaire général de l’IGR était présent à cette rencontre suivie d’échanges avec François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux Publics du Grand-Duché de Luxembourg, organisée conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie Moselle Métropole Metz et la Chambre de commerce Luxembourg, et animée par Guy Keckhut.

Parmi les quelque 70 participants, dont de nombreux dirigeants d’entreprise, plusieurs personnalités étaient présentes : Son Excellence Martine Schommer, ambassadrice du Grand-Duché de Luxembourg en France, Liliane Lind, présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Moselle, Nicole Muller-Becker, vice-présidente de la Région Grand Est déléguée à la Coopération transfrontalière et au Développement du multilinguisme, Olivier Delcayrou, secrétaire général de la Préfecture de la Moselle, sous-préfet de l’arrondissement de Metz, Jean Peyrony et Aurélien Biscaut, respectivement directeur général et secrétaire général de la Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT), Christian Ariès, président de la Communauté d’agglomération de Longwy, des représentants de l’Université de Lorraine et des agences d’urbanisme – Aguram et Agape.

Dans une brève introduction, Fabrice Genter, président de la CCI Moselle Métropole Metz, mais aussi 1ervice-président de la CCI Grand Est en charge du transfrontalier, a vivement remercié François Bausch et rappelé que cette rencontre faisait suite au colloque organisé à Metz le 8 novembre 2018 sur le thème « Les Mosellans au cœur de la chaîne de mobilité territoriale et transfrontalière », et s’inscrivait dans une collaboration étroite avec la Chambre de commerce Luxembourg. Il a aussi souligné que la réflexion sur la mobilité transfrontalière devait s’inscrire dans une approche plus globale de co-développement entre le Grand-Duché et les territoires mosellan et lorrains.

Dans ses réponses à Guy Keckhut puis dans ses échanges avec la salle, François Bausch a insisté sur la nécessité d’avoir une approche globale et systémique de la « mobilité », terme moins réducteur que les « transports » :

  • en prenant en compte deux enjeux essentiels : climatiques et économiques ;
  • en terme de multimodalité (tant pour les personnes que pour le fret) ;
  • en visant à responsabiliser l’ensemble des acteurs : états, collectivités, citoyens, entreprises.

Il a souligné l’importance des choix politiques en rappelant que les investissements du Luxembourg dans les infrastructures se montent à 600 euros par an et par habitant, contre 50 euros en France et 340 euros en Suisse, souvent citées comme modèle.

Il a par ailleurs précisé sa vision du co-développement sur un espace élargi au-delà des territoires proches de la frontière du côté lorrain (la zone d’attraction métropolitaine de Luxembourg), en partenaire soucieux de participer au développement harmonieux des deux côtés de la frontière autour de projets concrets tant dans le domaine économique (accueil d’entreprises sur des friches industrielles) que celui des infrastructures de mobilité (parkings de covoiturage), mais aussi des équipements et services à la population (santé, petite enfance, etc.).

Il a aussi marqué son accord avec une proposition formulée par Fabrice Genter : développer un marketing territorial commun à l’échelle de cet espace pour accroître une attractivité qui servira tous les territoires.

A l’occasion des échanges avec la salle, il a évoqué la piste de zones « franches » en souhaitant un compromis   fiscal et social entre les deux législations nationales et approuvé le souhait exprimé par un intervenant de l’harmonisation des règlementations relatives au télétravail entre le Grand-Duché et les pays frontaliers.

En fin d’intervention, François Bausch a également annoncé une réforme à venir de la fiscalité liée aux voitures de fonction au Grand-Duché. Il entend proposer un « package mobilité », avantage qui pourrait couvrir tous les aspects liés à la mobilité (abonnement au train, frais liés au covoiturage et à l’abonnement à un parking).

Il a enfin évoqué les perspectives d’un nouveau plan d’investissement dans les infrastructures de mobilité à l’horizon 2035 qu’il présenterait à la mi-mandature de l’actuel gouvernement.

Pour en savoir plus, voir aussi le site de PaperJam : Voiture de fonction, avantage fiscal revu en 2021

 

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